Tu me disais que la solitude est une voix
Qui ne répond pas quand tu parles,
Une absence dont les griffes t’enserrent de toutes parts…
La solitude, mon ami, la solitude
Est un champ de canne à l’infini,
Où des cœurs brisés de braceros dissimulent
Une souffrance silencieuse…
La solitude,
C’est le vent qui emporte leurs chansons,
La poussière qui efface l’empreinte de leurs pas,
L’angoisse qui arrache leurs débris de joie,
Le désespoir qui emporte leurs souvenirs
Et le temps qui rythme leur éternelle nostalgie.
La solitude est blottie dans leur histoire,
Peuplant leur silence de doutes et d’illusions,
De hordes de chagrins qui se multiplient
À chaque offrande de lumière.
Ma solitude est une terre qui ne chante pas,
Un ciel qui ne sourit pas,
Un miroir dans lequel je suis l’ombre
De mes propres errances
Sur les routes de nulle part.
Ma solitude, c’est toi qui ne reviendras pas
Parce que, comme moi, tu ne sais
Ni le début ni la fin du périple.
Avec toi, je suis le mirage de ceux qui chantent l’espoir
À chaque éclosion du jour et qui, fatigués,
S’exilent vers le territoire du rêve.
La solitude est ma demeure, ma tristesse
Mon présent, ma blessure,
Le silence de ceux, indifférents à mon malheur.