Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
  
Suite et fin
Navigation
[E-mail]
 Article publié le 26 avril 2015.

oOo

La machine du conte

Et la bécane à Pied-Pied, où bougent ses deux mains sans guidons, posée sur la table (cependant censée se trouver accotée à un mur, avec une selle, des roues, des pédales, des pneus) trône ici dans sa nudité loquace et astiquée, confondanteet sans freins.

Alors c’est fini le conte de Chaperon-Rouge ?

Non bien sûr que ce n’est pas fini chers lecteurs et lectrices petits et grands. Ce n’est pas fini dit l’auteur à celui ou à celle qui n’emploie jamais la négation. C’est pas fini dit Pied-Pied c’est ma bécane à moi que je refile parfois à Jean-Loup pour qu’il la peigne en rouge avec des sandalettes et des genoux bronzés qui font la chaine pour que tournent les roues de l’engin. Un jour j’ai rencontré une jeune effrontée qui avait la dent dure et les ongles des pieds peints comme un nez de clown.

 -C’est pas celle qui a été plantée par sa grand-mère et dont on a parlé dans les quatre évangiles ?

 -C’est le loup qui est mort comme une mortadelle peinte par Rembrandt.

 -Jean-Loup saignait du nez comme un garçon boucher peint par Soutine.

 -Cette machine ici exposée est une moulinette d’excitation. Une rhaphiolèpe en est issue qui fut empotée avec soin et beurrée avec soin et humée avec soin et cuisinée avec soin et de l’incarnadin à coup de bluff en daube.

 -Je me suis laissé dire que la Mère-grand était un chaud lapin qui pissait des Gillette à cause d’une irritation du sens commun.

 -Ou conin je suppose et qu’elle se rasait aux endroits réservés aux axes qu’on enduit d’un beurre Kruszewskien.

 -donc deux axes non un ?

 

 -Ce fut le bûcheron qui cache le forêt qui chanta sa perceuse à Chaperon Rouge que je vais ici susurrer :

Mon petit trou rouget tire la chevillette

et met la bobinette à l’air

et vient beurrer la fraise et astiquer ma loupe

c’est pour mieux te percer

et exfolier ton port’folio incarnadin

mon fin boudin etc. etc. …

Quelqu’un prend la parole qui trainait par terre :

 -On dit que le carnage fut joli et pas du tout journalistique et pas sans quelques ventouses dressées et sparadraps perfidement arrachés à des endroits Sterniens comme des forteresses assaillies sans peine. On dit plus qu’on a vu et c’est pareil au même, que ce fut épique, et même ravissant.
Le bûcheron taillait des cites à Mergrant qui les voulait plus touristiques et plus touffus. Chaperon mettait tout son rond et tout son rouge à discrétion foutue. Jean-Loup bien sûr zieutait dans le mal joint des murs et y joignait son œil chaussé de sept lieues d’être bandé Robin, et astiquait son pédalo axiomatique. Mère-grand pétait crue dans le naze de cabre de tout à chacun qui se défromageaient et se mettait la main à son archi dentier où grossissaient des manches de hache goulus. Chaperon Rouge se donnait italique al dente à peur de mot fais-moi. Et on distinctement esgourdait :

« donne l’os à ma moelle

« pisse sur ma cheville

« métope ton doigt coupé par mon solaire

« tranche le trou d’mon arbre en creux avec le manche

« tu voudrais pas plutôt la lame de ma hache ?

« ça chlingue le ranci là où vêle ta sueur sur ta peau de beurre

« qui m’a piqué ma dent d’honnête sanglier ?

« Pied-Pied pompait la roue culière de son stadium qu’est du boyau d’minet

« rechape ma roue rouge donne moi du rond

« Mère-Grandeur cheville moi monte en ma chaire et bobinette oh cherre oh cherre prends ma chère

On dit que Mère- grand avait aussi des roues dit quelqu’un dans la salle où l’engin exposé fait comme on dit parler très bas et c’est touchant cette envie de savoir. On dit aussi et pis que pendre que le beurre a servi de coulissoir au pot, que la galette était rassie et la pâte durcie non pas loupée (au contraire) mais bien dans la logique de l’utilitaire du moment requis. N’est-il pas ? dit un belge, et quelqu’un de répondre :

 -Il fut, ne vous déplaise. C’est honte une fillette enfin as-t-on idée ?

Une enfant bien nattée pouffa et murmura :

 -Le con, quel hypocrite !

Mesdames, messieurs, bicyclistes et vélocipédistes, utilisez l’engin ici exposé sans risque d’être démasqués surtout si plus discret que Saint Ambroise vous ne faites pas sonner la sonnette parce qu’on ne vous a pas sonné pour le faire. Et vous enseignants, conseillez-en l’usage à vos charmants loupiaux, pour qu’ils gardent la chambre en vous imaginant Mergrant ou Mère-grand ou l’homme écologiste à la hache ou Jean-Loup et Pied-Pied, et qu’ils puissent trouver la dent perdue du sanglier, ou sentir la selle de l’engin entre les deux moitié de leur tendre et curieuse personne. Et quant à vous pédagogues sans fil à couper le beurre de la moraline, vous pourrez vous rincer l’esprit, après vous être rincer la vue pendant la gymnastique. Chaperon-rouge pourrait bien répondre à vos exercices de lecture en se mouillant les doigts pour vous tourner les pages.

 

Janvier-Mars 2015

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -