C’était un type qui ne pouvait s’empêcher de faire bien ce qu’il voulait faire mal.
Il voulait faire mal rien que pour faire chier.
Et il avait beau mettre le paquet, ça sortait bien.
Je l’enviais.
Il y avait quelqu’un d’autre en lui.
Moi j’ai personne.
Quand je suis seul, je suis seul.
Et quand je suis pas seul, ce que je fais ne ressemble à rien.
Un jour, je le vois en train de faire bien.
Je me dis que rien n’a changé.
Il me dit qu’au contraire tout a changé.
Il voulait faire bien et c’était mal fait.
L’inspiration n’était plus au rendez-vous.
Moi, j’ai jamais fait un usage exagéré de la poésie.
J’en lis jamais et quand j’en écris, j’abuse pas de mes capacités.
Ça n’est ni bien ni mal, et ça se tient si on aide.
Je suis comme tout le monde, ni plus ni moins.
Si on me donne une médaille, ça ira mieux.
Et si on me la donne pas, on verra.
Lui, c’est différent.
Les médailles il s’en fout.
Il pourrait en avoir plein.
Mais il demande rien.
Mais jusque-là, tout sortait bien.
Même le mal avait son mot à dire et il le disait bien.
Seulement le puits s’est tari.
Il écrit plus rien de peur de faire mal.
Ce qu’on peut changer en vieillissant !