pourrissement des politiques
de l’attente de tout ce qui a un sens
à force d’immobilité
et de paralysie acquise par l’outil
le barde de Polopos regardait souvent ces fers rouillés maintenant
il regardait le mur brisé
il n’entrait pas si personne ne le lui demandait
demandant avec cette insistance de connaisseur
qui n’a pas les mots pour croître avec les invités
quelquefois la lune paraissait moins vache
et la nuit proposait des séismes des couloirs
que son esprit examinait de près pour trouver
ces mots qui manquaient au silence
quelque chose coupait le temps comme une horloge
recompose les attentes au fil de sa tragique immobilité
le barde avançait alors à l’aveuglette en poussant
de petits cris qui semblaient sortir de la gorge d’une femme
était-ce son chant cette poignée de secondes ?
on riait en se touchant du coude
et le vin remontait à la surface
proposant d’autres caractéristiques
du passé commun
si vous voulez passer dans l’autre pièce
nous y avons connu l’amour (vous savez... la chair...)
à un âge où rien d’autre ne compte
que ce semblant de partage de l’orgueil d’avoir
survécu à l’enfance
passez ! nous vous suivrons jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose
que ça se passe dans votre tête — que ça dise quelque chose
que quelque chose encore devienne plus important
que ce qui s’est vraiment passé alors que nous-mêmes
étions absents pour cause d’émigration forcée oui oui forcée !
le barde voulut s’accompagner d’une guitare dont il ne savait pas jouer
no sabía tocar no sabía nada del sonido nada de la angustia
¿a tí que te toca, hombre de poca sabiduría ?