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Article publié le 9 juin 2006. oOo 4
Le jour où j’ai lancé les cendres de mon père dans les rafales du mistral j’ai découvert le visage de celle qui le mit au monde grand-mère demeurée pour moi inconnue. Mon cousin avait retrouvé sa photographie dans un album oublié. Étrange d’avoir sous les yeux pour la première fois les traits de cette femme au moment où son fils est devenu poussière. Son prénom était Louise-Marie. Elle est morte en 1918. Mon père avait cinq ans. Louise-Marie a le visage allongé, de grands yeux sombres un peu tristes le nez bien dessiné, la bouche sensuelle le menton arrondi, les joues pleines. À force de la regarder je lui trouve une ressemblance avec mon père au moins pour le haut du visage. Oui, le front, les sourcils, les yeux, le nez sont ceux de mon père dont je viens de secouer les cendres à la face coupante du vent. |
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