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Propos avec girafe |
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![]() oOo Girafe la hauteur des feuilles du sommet de l’arbre où la vue s’efforce vers le zoo faramineux du mouvement du feuillage en entier
où ronfle le moteur éberlué des oiseaux où l’arbre ment à nos yeux qui gardent la vitesse et le silence en voix de l’esprit qui accroche des mots sur les branches
il faut que la beauté retombe sur le sol et que chutent les feuilles alertées par les paroles prisonnières qui prennent des ailes comme la rivière qui coule plus bas que le vent qui s’incline
où bondissent les singes de nos ignorances il y a des chemins plus ouverts que les haies et de meilleurs emblèmes aussi clairs que les bras qui effacent les croix et nous serrent sur la nature que nous sommes aussi nombreux que les troupeaux affairés sur les pentes promises vers des bois gravés à toutes initiales comme des abeilles
il faut que les allées volent à tire d’ailes avec leur kiosque de poussières dans le dos comme les cheveux des femmes qui s’en vont au lointain de nos corps enfermés dans nos têtes et qui regardent fuir ce qui pourtant s’avance et qui pourtant nous comble
comme une envolée d’étourneaux dans du bleu et comme les hangars des hanches grands ouverts devant nos pas grisés par la marche du temps il faut que la beauté s’acclame dans son rien et nous prenne tel quel et nous porte selon c’est à nous de venir avec nos animaux dans l’arche de ce sang
en ligne au pas de sang sur le clavier entier de tout ce que nous sommes.
Amarre ta flotte entre les haies
Eugenio Montale |
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