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 Article publié le 17 avril 2016.

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Non, vous ne savez pas ce que c’est. Je vous connais. Vous êtes du genre ordinaire. S’il vous arrive quelque chose, c’est du déjà vu, du prévu par les mœurs que vous partagez avec les autres. Et c’est avec ça que vous concevez vos fictions. Au fond, vous aimez tournez en rond. Rien ne vous rend plus heureux que de retrouver les mêmes à l’endroit exact où vous les avez laissés en tournant, aussi précis que les aiguilles de votre montre. Et si quelque chose a changé, c’est un détail si infime que vous en faites tout un plat. Et c’est ce plat que vous resservez à midi, fidèles au rendez-vous. Vos seules limites sont la mort et la loi. Votre corps et la société. Vous n’en connaissez pas d’autres. Et vous prétendez avoir compris Rimbaud…

Églantine et moi avions compris cela, à défaut d’ailleurs d’avoir vraiment compris Arthur. Et nous aurions vécu en bons voisins si nous n’avions pas été pauvres. Et étant pauvres, nous ne rêvions pas de solidarité. Nous en avions conclu qu’il nous était possible de vivre toute une existence si nous la partagions. Je ne sais pas où nous avions trouvé cette idée, ni lequel d’entre nous deux l’avait proposée à l’autre. Nous avions oublié ce détail de notre histoire.

Églantine était jolie fille. Et je la trouvais intelligente. J’adorais caresser son corps, lui donner du plaisir et en prendre moi-même pour conclure. Jusque-là, rien de très original. Tout le monde sait cela, à défaut de parvenir à le faire aussi parfaitement que possible. Non ce n’était pas la pratique de l’amour qui nous distinguait des autres. Nous buvions modérément. Nous assassinions avec parcimonie, après de longues études du cas.

J’ai toujours été frappé par cette lenteur du processus. Je me connaissais plutôt vif, imprévisible, peu calculateur, même pas du tout si la hâte, motivée par le plaisir ou l’intérêt, m’engageait à en finir avec l’instant. Car un instant suffit. Je ne suis pas amateur d’agonie, d’angoisse ni de prières. Je dois dire que l’intérêt est ma principale motivation et que si le plaisir s’en mêle quelquefois, c’est Églantine qui me l’inspire. Sans elle, je tuerais pour ne pas cesser d’exister — ou pour ne pas exister dans des conditions indignes de l’être humain que je suis.

Voilà pourquoi mes victimes sont de vieilles personnes que je détrousse après les avoir envoyées au Diable. Et pourquoi celles d’Églantine sont de charmants enfants qui écrivent sans faute au Papa Noël.

Dès le premier acte, que nous commîmes envers une belle petite poupée articulée qui ferma les yeux dans la souffrance atroce qu’Églantine lui infligeait, j’ai pensé que notre histoire commune ne durerait pas longtemps. Nous finirions par commettre l’erreur qui nous interdirait de changer de trajectoire. Mais en attendant ce signe de la fatalité, le plaisir comme ses corolaires ne manquaient pas d’attraits. Sans être riches, nous n’étions plus pauvres. Et les jouissances successives nous incitaient à les rapprocher. Tant et si bien que ma lenteur acquise en fut affectée. J’en conçus une certaine fièvre. J’étais moins sûr de moi, tout en demeurant aussi précis. La mort que je donnais n’était en général pas accompagnée de souffrances, sauf si la proie était un enfant, car alors Églantine prenait le relai de mon approche et se livrait à des exercices tout aussi cruels que raffinés. Les cris me soulevaient le cœur. Et jamais je n’interrompis ce rituel. Ce n’était pas faute de le vouloir, car je souffrais moi aussi.

La mort du vieillard ne m’affectait en aucune façon. Il est si proche de la mort qu’il est impossible de mesurer cette différence pour le plaindre. Je brisais le cou, de préférence, ne souhaitant pas répandre le sang. Églantine applaudissait. Puis nous fouillions les poches, enfin… le contenu « extérieur » de ce corps désormais sans vie. C’est fou ce que les vieillards sont pauvres ! Ou pingres ! Il me vint en effet à l’idée de les persécuter, mais Églantine n’y trouverait pas de plaisir et sans ce plaisir, j’étais incapable de torturer, même dans une intention précise et obstinée. Nous dévalisâmes ainsi maintes existences de pauvres. Ou d’avares. Ce qui en multipliait dangereusement le nombre. C’était ce nombre qui, grandissant, augmentait la probabilité de finir par nous trahir aux yeux de la société.

Le même phénomène de croissance affectait la tuerie des enfants. Églantine devenait insatiable. Je lui conseillai d’en rêver entre deux actes. Mais elle ne rêvait plus. Elle ne dormait que pour se réveiller. Voilà ce qui arrive quand le plaisir prend la place de l’instinct de survie. Ou d’un de ses succédanés, comme n’importe quelle activité sociale.

À l’heure où commence cette histoire, je savais que nous avions franchi la limite au-delà de laquelle il n’est plus possible de revenir sur ses pas avec l’idée de ne plus recommencer… avant longtemps. C’est ce que je m’étais dit au début. On se ménagerait ainsi des intervalles d’oubli, brouillant les pistes et augmentant du même coup le plaisir et la fortune. Mais nous n’avions jamais pris le temps de réfléchir. Nous n’en avions jamais discuté à tête reposée. Il était impossible de se préparer à une telle conversation. Églantine se réveillait en se pinçant les seins et je la prenais par derrière en pensant à l’enfant que j’avais repéré la veille même.

Je ne décrirai pas ces scènes abominables. Je vous laisse les imaginer. Je suppose que vous n’en avez jamais vécu de telles, mais le spectacle télévisuel nourrit votre imagination. Servez-vous-en !

L’échéance approchait. Je mesurais ce temps à l’intensité du plaisir qu’éprouvait Églantine. Avais-je raison de penser qu’au-delà de ce plaisir, il n’y avait rien ? Je veux dire qu’une fois qu’on en a atteint le paroxysme, que devient-il, sinon rien ? Est-ce cela la leçon de l’existence ? Mais du côté de mes vieillards, rien ne changeait. Il fallait en tuer beaucoup pour gagner peu. Et je ne me fiais pas aux apparences. Il m’est même arrivé une fois d’arracher une bague avec son doigt. Et pourquoi ? Pour de la pacotille. Rien ne vaut le billet de banque. Or, les poches de ces pouacres n’en contenaient pas autant que j’en désirais. En conséquence, ce qui augmentait chez moi n’était pas le plaisir, mais la rage. J’en étais au point de chercher à faire souffrir, ce qui n’est pas dans ma nature, comme je le disais. Mais l’action nous conduit, par sa croissance géométrique, à inverser les processus qui définissent pourtant notre personnalité. L’homme doux, précis et lent que j’étais devenait, au cœur de l’action, un être vengeur qui ne tordait plus le cou sans en faire durer le craquement. Moi aussi j’eus mes cris, finalement, car une telle souffrance s’accompagne de manifestations sonores ponctuées de démarches verbales. Et je comprenais ce qu’on me disait alors, de la prière à l’insulte et de la promesse à la malédiction. Ce changement dans le mode opératoire me troubla dès sa première occurrence. J’en perdis le sommeil toute une nuit.

Églantine n’évoluait pas de la même façon. Elle était même inconsciente de l’inévitable crise qui mettrait fin à son plaisir. Elle n’imaginait pas que le plaisir eût une acmé. Ni qu’au-delà de ce pinacle il n’y a plus rien. Je ne lui en parlais pas. D’ailleurs, qu’en savais-je moi-même ? Mon propre plaisir était toujours égal et je n’en espérais pas d’autre, pourvu qu’il ne perdît pas en intensité, encore que, tel que je me connais, je fusse prêt à en négocier la valeur en échange, par exemple, de ma liberté. Mais tout ceci est pure spéculation. En vérité, j’aimais Églantine et j’appréciais à sa juste valeur sa passion pour l’enfance et pour ce qu’elle en savait. Cependant, il m’était pénible de constater que nous allions toucher le fond dans pas longtemps. Du coup, cette plongée me pesait, m’étouffait. Je subissais sa pression, son ombre, la volatilité de ses sables.

Que faire ? Arrêter ? Comment adresser cette demande à Églantine qui n’y songeait pas ? Elle dormait peu, rêvait debout, si on peu appeler ça rêver. Et en dehors de l’action, y compris la geste amoureuse, nous nous en tenions au silence. Lui parler dans ces moments-là était impensable. C’eût été troubler le rite, ce qui était devenu nos convenances. Pourtant, il était peut-être encore temps, non pas de reculer, mais d’attendre pour voir venir. Il n’était pas impossible d’espérer s’en sortir. Et une fois à l’abri des menaces, nous aurions tout le temps de parfaire un projet encore plus fou. Pouvais-je lui parler dans ce sens ? J’en doutais. Elle s’était tellement éloignée de moi.

Comme de juste, ce fut moi qu’on attrapa, la main dans le sac. Mon vieux était sur le point de rendre l’âme quand un inconnu me l’arracha non sans me jeter à terre pour ensuite me labourer le dos avec ses pieds. J’en perdis connaissance. Pour la retrouver, je ne sais combien de temps plus tard, dans un poste de police où ma réputation était déjà faite. J’avais à peine ouvert les yeux qu’on me signifia ce que j’étais. Je réclamai à boire et on me demanda pourquoi. Comment répondre à ce genre de questions ? Je ne bus pas et dus me mettre à table.

Pendant deux jours, il ne fut question que de moi. On me mettait en situation et je devais, par un mot, dire si je la reconnaissais. Le plus souvent, elle correspondait à la réalité telle que je l’avais provoquée à un moment de mon existence. Signez ! Et je signais, comme si le fait d’être l’auteur n’appartenait qu’à moi, alors que ces histoires envahissent les écrans depuis toujours. Mais en matière d’assassinat, le plagiat n’est pas un délit. On ne vous le reproche pas. On ne vous en tient même pas rigueur. Et nous passions alors à un autre épisode, lequel suivait chronologiquement le précédent, à croire que l’enquête m’avait précédé. Nous établîmes ainsi mon roman. Il n’avait pas encore de fin, mais comme celle-ci était prévisible, ce qui est un gros défaut en matière narrative, j’en laissai la composition à mes expert et juges.

Églantine, il n’en était pas question. Je trouvais ça bizarre. L’avait-on arrêtée elle aussi ? Et me tenait-on éloignée d’elle pour des raisons de technique policière ? En tout cas, aucun enfant n’entra dans le local où j’étais enfermé avec ma bouteille d’eau de source et les restes de nourriture que j’avais avalée pour occuper les moments de solitude. Car on me laissa souvent seul. J’ignore pourquoi. Je savais qu’on m’observait, d’une manière ou d’une autre. J’essayais d’être naturel. Il n’y a rien de plus innocent que le naturel. Entre deux signatures. Je les avais tous tués, oui. Je ne leur avais laissé aucune chance. Pourquoi les avoir tués ? La question piège… Pas une seule fois je ne prononçai le mot Églantine. Ils ne me l’arracheraient pas de cette façon. Toutefois, je me demandais si elle parlait de moi — si bien sûr elle avait été arrêtée.

Je ne sais pas combien de temps — de jours — dura cet interrogatoire. J’avais perdu mes repères. Pas de fenêtres. Des repas, certes, mais n’avaient-ils pas tenté de me brouiller avec le temps ? On me sortit dehors. C’était le matin. Il y avait du brouillard. On ne voyait pas le bout de la rue. On me fit entrer dans une voiture qui démarra alors que la portière n’était pas fermée. Un homme me côtoyait. Il ferma la portière. Il sentait le tabac, la lessive et le fromage des pieds. Je suis malade en voiture. Qui le savait ?

Après avoir abondamment vomi dans la cour du tribunal, je respirai un bon coup l’air frais de ce petit matin nouveau pour moi. Je ne me suis jamais levé tôt, du moins pas assez tôt pour apprécier les bienfaits du matin. J’en avais entendu parler, bien sûr. Tout ce que nous savons nous est transmis. J’en avais vu, des matins à la télé ! Mais rien ne vaut un vrai matin, même si le type qui vous tient par la menotte dégage des odeurs plus intimes. Il me conduisait à l’étage où nous attendait un magistrat. Un homme plutôt jeune, je dirais juvénile. Celui-ci ne portait pas de nœud papillon comme dans les romans de Patrick Cintas. Il ne fumait pas non plus la pipe. Et je ne vis aucun parapluie dans son porte-parapluie. Il n’y avait rien dedans. Il était compris avec le porte-manteau, comme le miroir qui en formait le fond. Je me regardai dedans. Ce n’était pas moi, mais ça, je le savais déjà.

Il fallut tout recommencer. Sans Églantine. Je m’y tenais ! Et je ne demandais pas de ses nouvelles, des fois qu’ils ne l’eussent pas arrêtée. Nous n’avions pas évoqué ces enfants. Après tout, je ne les avais pas tués, juste ravis à leur quotidien où le papa Noël est un célibataire aussi inexplicable que la vierge Marie. On me pria de m’asseoir. J’étais fatigué. Et de savoir qu’on allait m’obliger à tout redire me désespérait d’avance, d’autant que si je me trompais d’une virgule, le doute s’installerait et il faudrait alors vraiment tout recommencer. Un enfer ! Et je n’étais pas au paradis. Ni même au purgatoire. Je ne sais pas comment s’appelle cet endroit instable comme le bord d’un cratère. On en voit très bien le fond en fusion. On voit aussi les fumées s’élever dans ce qui n’est pas le ciel. Et on ne peut pas se retourner parce que les dés sont jetés. Qu’allais-je devenir ?

La société ne nous laisse pas le choix en cas de problème : ou bien c’est la justice qui se charge de la vengeance ou bien c’est la médecine qui vous épargne, mais il faut alors lui servir de cobaye, car elle est loin d’avoir épuisé le sujet. D’une façon comme d’une autre, il faut s’attendre à souffrir de la privation de liberté. Vous demeurez égal et frère, mais sans la liberté, vous n’en profitez pas. La liberté est le levain. Sans elle, le pain est impossible à croquer à toutes dents. Et le pain, c’est la vie !

Comme je disais, le juge avait l’air aimable. Il m’offrit un siège, ordonna au cerbère de me libérer de sa menotte et s’installa derrière son bureau, juste en face de moi. Sa première question me sidéra :

« Vous avez le bonjour d’Églantine… »

Ce n’était pas une question ! dites-vous ? Mais bien sûr que c’en était une ? Et comme il me semblait que la justice m’en voudrait à mort si je n’y répondais pas, je balbutiai :

« Pardon ? Vous dites… ? »

Le juge sourit. Il avait l’air d’un enfant. Il tapota son sous-main avec un crayon. C’était toujours comme ça que ça commençait. La première question demandait du temps. Alors le prévenu feignait la surdité ou l’inattention. Mais c’était une attitude provisoire. Le juge le savait. Il n’avait même pas besoin de répéter sa question. Elle continuait de travailler le cerveau du prévenu. Et la réponse se formait quelque part dans cette profondeur ordinaire, celle qui ne se creuse plus depuis qu’on en sait tout. J’avais envie de fumer. Je posais à mon tour une question :

« Est-ce que je peux fumer ?

— Non, répondit le juge. Je ne fume pas moi-même.

— Vous voulez dire que si vous fumiez vous aussi, permission me serait donnée, par vous-même, d’en brûler une pour retrouver mon calme ?

— C’est exactement ce que j’ai dit. Vous m’avez bien compris.

— Je suis heureux qu’on commence, vous et moi, par se comprendre.

— Je suis moins heureux que vous, car je n’ai jamais eu le plaisir de tuer quelqu’un. Pouvez-vous me parler de ce plaisir… ?

— Oh ! Je n’ai jamais éprouvé de plaisir à tuer ! Je ne sais même pas comment j’en suis arrivé à priver mes victimes d’existence. Je n’en voulais qu’à leur porte-monnaie.

— Et les enfants… ?

— Je ne les ai pas tués non plus !

— Vous vous contredisez… Les vieux, vous les avez tués. Vous le dites vous-même. Mais les enfants, je sais que vous ne les avez pas tués. Je veux dire que je sais qui les a tués. Ils sont morts eux aussi, vous savez ?

— Je le sais ! Mais pourquoi les avoir tués ?

— N’était-ce pas par plaisir ?

— Je vous ai dit que je ne tue que pour l’argent ! Est-ce qu’on tue des enfants pour l’argent ? Non, n’est-ce pas ?

— Calmez-vous, monsieur Audace ! »

Je serais bien incapable de retranscrire la suite de cet entretien. Je ne m’en souviens pas. Je me souviens de ma douleur. Peut-être s’agissait-il de cette angoisse consécutive à la difficulté de garder un secret. Mais je ne l’ai pas trahi. À la fin, le juge s’est levé et a ouvert la porte lui-même. Le greffier s’est incliné sur sa chaise. Dans le couloir, le cerbère m’attendait. Mais en y regardant de plus près, je me suis rendu compte que ce n’était pas le même. Je veux dire que c’était le même, mais avec une nuance qui me fit penser qu’ils en avaient changé parce que ce n’était plus l’heure. Voilà comment je vois les choses. Je l’ai suivi. Et j’étais suivi. Plus de menottes. À partir de ce moment, on m’accompagnait, où que j’allasse. Ou où qu’on me menât. Je ne verrais plus Églantine. Elle ne me verrait plus. C’était fini entre nous. Il n’y aurait plus d’enfants. Plus d’argent. Était-elle libre ? Je n’avais pas parlé. Il y avait des chances pour qu’elle le fût. Je pouvais en rêver. Mais en matière de plaisir, on atteint forcément le zénith à un moment donné. Et alors, qu’est-ce qui est possible ? Qu’est-ce qui est possible s’il n’y a plus rien ? Je ne pouvais pas en parler. Les enfants, ce n’était pas mon truc. Et les vieux, quoiqu’on en dise, ça ne sert pas à grand-chose dès qu’on a des relations avec les enfants. Je me demande ce qu’Églantine pense des vieux. Sans eux, rien ne serait arrivé. Nous serions morts avant, Églantine et moi.

 

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