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Choix de poèmes (Patrick Cintas)
Ah ! Quel plaisir d’éjaculer pendant qu’on se fait enculer !

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 Article publié le 20 mars 2016.

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Extrait de [La trilogie française...]


« Si tu as besoin de lunettes, me dit Engeli le poète, j’en ai qu’avec on voit au poil. Ah ! Ce roman n’est pas banal ! J’y ai mis même des virgules car j’en avais comme un scrupule, vu qu’on ne connaît pas l’endroit. Ça commence sur l’orteil droit. Tu continues sur la cheville et laissant de fil en aiguille tes yeux caresser le récit, tu te retrouves sans souci dans l’anecdote de la plante qui est d’ailleurs indépendante et peut se lire en un morceau sans se référer à la peau, si tel est du roman le titre. Tu repéreras les chapitres grâce à des signes que Léon a conçus comme les jalons d’une mort lente et douloureuse en même temps que prometteuse d’importantes révélations. Lit sur ma peau ces damnations ! Vingt de travaux et d’ivresse pour qu’enfin on me reconnaisse tel que je suis ô sablier ! »

Parole de fou à lier ! Et pourtant je voulais le lire, ce roman avant de maudire dans un dernier cri de passion l’exécuteur de ma fiction. Et je le lus, sans le traduire, car il était, sous quel empire, écrit dans l’idiome espagnol, mais dans le style rock’n’roll qui m’est depuis ma tendre enfance aussi familier que sa danse dans le domaine corporel. Dans un silence démentiel, il écouta ce que le mètre inspirait sans me compromettre à ma voix et aux mouvements que j’impliquais fort savamment, du moins si j’avais de la chance, aux ombres de mon apparence. Tandis que d’un geste appliqué sur le pénis je retroussai le prépuce couvert de signes et de graphiques interlignes, le gland de volume doubla et ainsi tendu révéla les noms de tous les personnages et leurs positions sur la page que l’esprit du patient lecteur, sous d’autres signes directeurs, dont la liste pouvait paraître en pressant les bords de l’urètre, devait se figurer à plat sous le sinistre vasistas qui dispensait une lumière peu propice à ses justicières autobiographies du malheur. Je mesurai alors l’ampleur de la tâche ainsi accomplie et de la hauteur du génie qui en avait conçu l’effort sans ménager esprit ni corps au détriment de la justice et pour la grandeur du supplice. Ce grand corps couvert de récits, fictions peut-être mais aussi traces vivantes que le crime, fort de ses mises en abîme, amendait pour en négocier cris de haine des justiciers et complaintes des proies civiles, il était tellement facile d’en jouer comme d’un bouquin dont les pages entre nos mains craignent qu’en jouant on déchire au lieu de tout simplement lire ce que cette fine épaisseur porte de joies et de douleurs comme la femme en son usine d’humanité et de machines. Je croyais bien le posséder, ce grand corps qu’à manipuler je sentais facile et esclave, non point comme une pauvre épave rejetée par l’aveugle flot des mœurs passées sous le rouleau compresseur de l’intelligence mise au service des croyances, mais au contraire comme objet que chacun veut déposséder de sa magie et de son charme non sans le baigner de ses larmes, car la joie fait pleurer crûment celui qu’un tel linéament de l’éternel et du possible, dans les territoires paisibles où tout est dit et pour toujours chasse comme preuve d’amour pour qu’il habite enfin à l’aise les tourmentes de la fournaise ! Après la joyeuse expansion des nerfs titillés dans l’action, voici comment la connaissance, comme une source de Jouvence, s’adonne nue aux contractions que l’univers, dans l’inaction, de son brûlant néant menace, tandis que l’esprit perd la trace de ses propres pas dans le vrai que la Poésie vient d’œuvrer. Prononçant ces chaudes alarmes je le baignais dedans mes larmes, couvrant l’écriture du sel du contenu émotionnel où se noie mon intelligence et les reliefs de ma conscience. Ah ! Quel plaisir d’éjaculer pendant qu’on se fait enculer !

 

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