L’autre jour,
comme ça,
l’air de rien (croyais-je)
je dis bonjour à un auteur,
il me répond qu’il va pleuvoir,
je regarde le ciel bleu,
le soleil, la lune, les étoiles…
pas un nuage.
J’ouvre mon parapluie,
par politesse,
et je fais de l’ombre
aux livres que l’auteur
expose dans le salon.
Il aime moins mon ombre
que mon parapluie.
Ça le rend même nerveux,
vindicatif, prêt à mordre.
Il aboie, miaule, rugit,
hennit, brait, siffle…
Et tant et tant
qu’il se met à pleuvoir.
Il m’arrache mon parapluie,
critique mon ignorance
en matière de ciel
et danse pour que le soleil
se remette à briller
dans ce que je dois désormais
considérer comme son ciel.
Et le soleil brille de nouveau.
« Vous avez là, me dit-il,
la preuve que je suis un auteur. »
C’était une belle présentation
du pouvoir que peut exercer
celui qui sait écrire
sur celui qui ne sait pas lire.