|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 24 avril 2016. oOo Enseveli sous soi. Dans le fauteuil de tant d’années et de silence. Aussi de voix et leurs images chiens d’aveugle. A réciter sa poésie comme un enfant « écoutez donc ouvrez les yeux ». Défiler sous sa propre pluie celle des autres et sous la sienne propre s’abriter. Dégager dans sa tête les vieilles répliques et le nez trop proéminent des idées fortes. Et celles aussi qui ont un nez trop aplati. Se sentir à la fois le flot et le rivage. Le calmant et la crise d’un seul pied de grue et le sexe des anges sur une banquise. Quelle activité celle d’un angle mort braquer sa propre langue. Corps planché détourné de toute complaisance autrement modulé dans une salle étroite composée d’allonges. Se déplacer en lac en étendue lignée être-radeau en chambre se naufrager bas. Écrire comme on dit un poème se perdre on entend la perdrix dans le vol de la langue et le temps recréé sur le sol frictionné. Actionner ce peu là pour se montrer son tout. Faire bondir son ancre et l’embarquer à bord.
Ce réel est encore en équilibre réversible avec le rien.
Paul Valéry |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |