L’été
à Polopos
les oiseaux
produisent des cigales
sur les troncs
des eucalyptus
et des oliviers
Je dors
à l’abri
de ton feu
universel
sous les pentes
des toitures
où vivent
des oiseaux
Le matin
à Polopos
les oiseaux
réveillent les cigales
et les troncs
des eucalyptus
deviennent rouges
comme les turgescences
du printemps
Les oiseaux
se réveillent
au-dessus de moi
dans les branches
qui touchent
le toit
de ma maison.
Il y a un chemin
et pas de pierres
pour dire
J’existe
Horizon
Poussière
et Femme
sont les maîtres mots
de cette existence.
La guitare
d’Omero
remplace le pipeau
des bergers
Et les chants d’oiseaux
mes rêves
les plus récents
ceux qui ont encore
des ressemblances
avec la réalité.
Puis les oiseaux
s’identifient
un à un
puis par couple
par volées
géométriques
et faciles
hirondelles des fils
tourterelles des cimes
des poteaux
moineaux des feuilles
d’ombre
la chouette demeure
invisible
et le merle
croise les geais
bavards
Puis les insectes
me visitent
tous plus ou moins
menaçants
L’air change
la terre se peuple
en surface
et en profondeur
la terre aimée
comme la vie
et le ciel
et toute la matière
qui fonde
les théories
de l’infini
et du néant.
Ayant perdu
la place
qui me revenait
parmi les penseurs
de ce monde à genou
je tisse des toiles
au lieu de les peindre
j’enfile des mots
et je ne les dis pas
au passant
à la passante
qui peut être
un enfant
Perdu
le fil
et invisible
l’autre côté des carreaux,
cet intérieur
de bois
et de terre
ne m’appartient plus
comme il a reproduit
toutes les existences
qui m’expliquent
Écrivant
au lever
de ce corps
maintenant
moitié vivant
moitié mort
avec la poésie
qui me mord les lèvres
et les anecdotes
et les pensées
qui reviennent
avec leur charge d’enfance
et d’adolescence
je croîs
dans les statues
et leur présence
projette des ombres
de personnages