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Article publié le 4 septembre 2016. oOo Toute cette matinée de dorades qui ressemble à une dérobade après la nuit passée. Un accroc dans le filet vivant. Et des échafaudages aussi suspicieux que le renard des sables et la main qui écrit.
Dans l’entrepôt des vagues les mailles vicieuses dorlotent les doigts des poissonniers qui sentent l’odeur sans rivage.
Ils vont à la criée en écaillant les mots se biseautant de femmes qui ouvrent douceâtres leurs oursins violets comme s’éventre l’œil en vigie des marins.
Tous ces écarts de mer éventent leurs embruns et diaprent le sol byzantin d’un poème apparu sur l’éclair gluant d’une algue nue plus miracle qu’oiseau un varech échoué des rivages d’Hadès.
Le ciel offre l’obole de son vain dédain à ces activités secrètes sous les draps des astres sans pudeur ni lois qui les concernent.
Le poulpe albinos du sublime est mangeable péché comme en songe. Un rêve de marché aux poissons et au sexe marmot frétillant comme un brillant turbot.
Des enfants se touchaient le fond de la mer dans leurs poches mouillées par la queue des sirènes en regardant les mains ensanglantées de joie des femmes et des hommes les lames rougies par la tripe du congre dans l’œil rond duquel pivotait le congrès dévergondé des mouettes.
L’époque ne sera pas aux voyeurs, plutôt aux accélérés, aux sans familles, à ceux qui n’auront aucune technique, mais un imperturbable appétit..
Henri Michaud |
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