Et ronde enfin la lune
Le paysage s’estompe devant la route abrupte
Pas le temps de flirter avec les effluves
Tout au plus savourer les rayons du soleil levant
Serrer les poings pour un combat à venir
Jambes dures, dos droit, les yeux clairs ou sombres
Rune après rune conjurer les malheurs anciens
La bague tourne autour du doigt fêlé
Fehus’impatiente
Algiz rumine une vengeance
Ne pas balayer les temps présents d’un revers de main
La situation est sérieuse
Exige force et vigilance
J’irai parmi les signes anciens au-devant de l’incertain
Ne tenterai pas d’y lire le sens du présent
Ne me bercerai pas dans l’illusion des temps anciens
Ne vouerai pas un culte au futur éolien
Sur ma voile peinte
Eruptive présence et féconde de quelques-unes, de quelques-uns
Mais j’aime les hommes et les femmes de tous les pays
Parures si variées et modes de vie ailés
Jusque dans les cavernes et les huttes
Du ciel céruléen ou endormi dans sa conque de nuages indolents
J’ai pris le parti de vous aimer
A distance
Ainsi je rabats sur la terre natale
L’amour voué
En fais une colline assise et nomade
Dans l’accueil des dieux
Odin anime le bosquet sans fin
Haies vives et noisetiers protègent
Dans le courtil ramage et chant rivalisent d’élan
Et sourd le martèlement des orages
A la pointe des images, tu prélèves les sucs
Partages le miel de ton amour
Et du butin prélevé dépenses la plus grande part
En pure perte
Ouvre-moi ton cœur de cristal marin
Le sel bleu de tes jours
Des sources vives, des mortes nonchalantes,
Des marais même
Je veux sentir la douce verticalité
Humer du bateau
L’âcre parfum des rives