En poésie comme ailleurs d’ailleurs
La couleur de la peau ne change rien.
Mais si vous faites la différence
Par exemple entre un ours et une couille,
Vous avez alors l’occasion de mesurer
La peau que le poète a revêtue
Comme Hercule au temps de la lyre.
La peau du poète c’est son existence
Ou non de poète ou d’imposteur.
La peau n’a rien à voir avec la couleur.
Surtout s’il s’agit de reconnaître le poète.
La peau se caresse avant toute chose,
Dans le sens du poil ou pour faire mal.
Si le poète ne se réveille pas, il dort
D’un autre sommeil que l’anesthésie.
Peau-drapeau, peau-tapis, paillassons
Et cadavres, voyagez si vous voulez
Faire des trous comme tout le monde.
Mais si la poésie vous tend les bras,
Muez comme le serpent dans les branches
De l’arbre sans pommes, sans femme
Et sans vérité donnée d’avance
Par les faux-culs, les grimaciers, les demi-dieux.