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Dictionnaire Leray
POÈME
[E-mail] Article publié le 5 mars 2017. oOo Ce matin, je me suis éveillé, il pleuvait. Je suis sorti. Un troquet était ouvert. J’ai poussé la porte et, après avoir commandé un café allongé à la vodka vipérine, j’ai aperçu un homme qui écrivait frénétiquement sur un petit cahier. Je me suis approché de lui.
Je joins le geste à la parole, fais craquer un poignet, puis l’autre. Les mains pendent. Je les découpe à l’aide de la petite cuillère qu’on m’a donnée avec l’excellente tasse de café augmenté. L’autre m’insulte. Il n’a qu’un mot en bouche : « Connard ! »
Je me suis approché de lui. Je la lui ai trouée, toujours à l’aide de la petite cuillère décidément plus propice à l’exaltation de la série que ce médiocre rimailleur.
Mais il tombe. J’appelle le patron du bistro, pour qu’il m’aide à broyer ce qui reste de son corps. Il est encore tôt. Je décide d’aller faire un tour sur le marché. Là, pensé-je, les séries sont fastes et innombrables. Les familles viennent avec des cabats pour en prendre, même des très chères. Oui, la société évolue positivement. Mais tout cela est dû à la police des séries. On le voit bien dans ce récit trop court : une telle police, si elle existe, ne connaît pas le repos. |
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