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Lana del Rey ou la fille du roi
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 Article publié le 19 mars 2017.

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L’aube musicale est en train de poindre.

De s’étaler.

De s’étendre.

Tout semble minimaliste, de la couleur des éléments à celle de la voix.

Les tons et leur netteté s’affirment, peu à peu, conjointement au placement de la voix, à son extraction gutturale.

C’est donc la gravité qui se détache de la source pour se muer en plage vocale synonyme d’ondulations, de grandes plages, de vastes périmètres où l’amplitude se répand et se répand encore, déployant la variété des graves et des aigus, les différences d’intensité, dans une plasticité qui n’en finit jamais ...

Maintenant, c’est le murmure qui supplante les mots, les notes demeurant dans le palais tout en investissant l’espace. Interface entre le visage de la chanteuse et le monde.

Apparaît ainsi, aussi, comme dans une sorte d’oubli, la subsidiarité des paroles.

Dont l’accent américain se dissout dans la mélodie.

Puis, des répétitions s’arrogent l’espace harmonique, dans une suite où l’amplitude des intervalles construit une fluidité concrète, discrète, épurée ...

Mélange d’aérien et de minéral ...

Les ondulations vocales, maintenant, s’apparentent à des improvisations, oui, la voix semble recouvrir l’ensemble des instruments, l’ensemble du socle musical. La douce puissance gutturale glisse comme de l’écume sur les cordes et les percussions. Elles aussi minimalistes ...

La fille du roi ...

Parque.

Vestale.

Jeune femme gréco-romaine.

Ou orientale.

La chrysalide se mue en papillon, lors de chaque chanson.

Gorge. Guttural. Gutturalité ...

Les graves et les aigus reprennent leur essor, reprennent leur mouvement. La densité dans l’espace et le temps s’épaissit encore. L’austérité esthétique s’affirme avec le temps, celui de la mélodie et celui du souvenir. De la mémoire. Active. Passive ... La voix et ses plages se dissolvent dans l’atmosphère ...

Etendards, tissus vastes pour ne pas dire immenses surgissent sous des pans d’azur panoramiques, flottant irrégulièrement et paisiblement au gré du vent ... tandis que les arcs épais et lents, tandis que les vagues scintillantes continuent leur avancée, leur trajectoire vers la rive, vers leur prochaine désagrégation qui sera progressive, oui, très progressive ... avant que de nouvelles vagues prennent immédiatement, naturellement le relais ...

Rotation de l’échine ... d’un cervidé ... Trajectoire d’une envergure ailée, d’une envergure panoramique, là, au-dessus de plaines ... ou de rochers ...

La texture vocale supplante incessamment la corruption sentimentale pour inciter au voyage. L’ancien et le nouveau se fondent pour une trajectoire en devenir ...

L’affect est une religion, oui, sans doute ...

L’aigu le sait, qui se diffuse à travers les cimes, à travers la tête, pour s’exiler.

Alors qu’une nouvelle vie, une nouvelle chrysalide, déjà, apparaît ...

 

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