|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 14 mai 2017. oOo Aux dernières nouvelles, je fonctionne encore, m’arrive même de fictionner un peu, beaucoup, voire passionnément, c’est selon, enfin selon le temps qu’il veut bien faire dans ma petite caboche. Les jours de grisaille, je me mets au travail d’arrache-pied. Je foule les terres inconnues ou mille fois labourées, je ne sais trop. En queue de train, on entend l’initial du thème qu’emporte la locomotive du désir. J’en suis resté à l’époque vaporeuse de mon enfance, je le crains, mais ça avance tout de même bon train. On sème de ces graines dont on ignore, si elles donneront de ces fleurs charnues, vénéneuses ou amicales. On ne repasse jamais deux fois par le même chemin, mais on suit sa route multicolore en toute insouciance. L’essentiel, c’est de tenir le coup, de vivre envers et contre tout. Au détour d’un chemin, la fleur sémelfactive surgit, barre l’horizon du sens quelques secondes puis s’évanouit lentement dans une brume joyeuse, comme le fait un beau discours d’après-boire. L’ivresse est totale mais fugace, hélas. Tout est à recommencer. D’où la multiplicité amoureuse des chemins de traverse qu’emprunte l’obtuse réalité que j’accompagne tant bien que mal. Je me perds pour mieux m’y retrouver dans ce chaos dédalique en expansion. Imiterais-je l’univers ? C’est à croire, mais enfin on fait ce qu’on peut avec ce petit jedont on se déprend à chaque seconde. J’écrirai quelque jour non pas l’histoire de ma vie présente, mais le présent qui s’absente au cœur-même de la tourmente astucieuse. Blanche la route poudreuse, mais qu’y faire et qu’en faire ? Elle s’impose à nous, et c’est heureux. Jean-Michel Guyot |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |