Les arrières cours sont les poèmes du quartier. Elles sont titillées par les fleurs grimaçantes des buissons pisseux et des desquamations douçâtres des façades. Chasubles douteuses des amours d’enfance elles s’étoffent de recoins prodigues aux mains charitables qui cherchent le corps qui s’esquinte au plaisir vaguement grillagé par de vagues menaces. L’odeur fade et mélancolique des déchets fait un lit saturé d’équivoques douceurs et fait monter le rire quand une canette de Coca-Cola rencontre l’orteil et fait fuir le silence. Des packs de noirs décrets jonchent l’herbe écrasée de ces arrières cours qui sont la poésie des bas quartiers des villes. Dans les arrières cours le spectre de la sainte pureté s’étiole comme parmi les détritus un poireau blême et froid comme un linceul.

mais bientôt c’est un insupportable coudoiement qui commence.

Pierre Reverdy