-1-
Ses formules sont loin d’être creuses, à la façon d’un obus qui n’a pas daigné exploser.
On l’entend grésiller.
Va-t-il ou non exploser en fin de compte, fiché là, et fumant, dans le sable fin du temps dont elle dispose tout à sa guise ?
Le décompte du temps donne des sueurs froides aux démineurs qui s’activent.
L’attente en ce monde, mais voilà bien ce qui donne le plus grand des plaisirs à qui sait longer les rives.
Vague après vague, la plage délavée.
Tes eaux violettes ne laissent d’intriguer, mer-oursin.
La pluie arrache des pans entiers de ciel sur la grève agitée.
Le ressac gronde, les galets dansent dans l’écume.
-2-
Coucher avec le soleil quand il se lève.
C’est l’aube. L’horizon blême broute et broie le soleil.
Jamais ne rumine, se repaît puis verdoie, un temps seulement.
Arrive alors la lourde troupe des ruminantes, aussitôt commencent leur travail, broient les herbes grasses, ignorent souverainement chardons et boutons d’or.
Vaquent de ci, de là dans l’obscur ravivé.
Une flamme danse dans leurs yeux éberlués.
Jean-Michel Guyot
11 juillet 2017