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Le rocher est là, sans la moindre identité adjectivale.
Sa présence comme immuable assure sa propre légitimité.
Si ma haute stature, celle du narrateur, a été maintes fois décrite ou suggérée et le sera sans doute encore, elle est essentiellement statique, là, maintenant, dans un espace-temps qui semble nouveau, sinon régénéré, oui, dans un champ narratif libre de la recouvrir à sa guise.
Libre de faire intervenir les différentes unités lexicales - noms, adjectifs, adverbes ... - pour lui assurer une matérialité plus précise, c’est du moins le but ou dessein de l’écriture.
« J’ai l’impression d’avoir cent mille ans », avais-je écrit dans l’une de mes fictions dont le numéro échappe à ma mémoire pourtant aussi affûtée qu’une lame de rasoir, efficiente qu’un scanner, avais-je écrit en guise d’incipit, avant de commencer la narration, dans un temps lointain, oui, profondément lointain, c’est ce que je ressens subjectivement, au moment où j’écris cette nouvelle fiction qui ponctue un intervalle temporel synonyme d’accroissement arithmétique de ma littérature, une littérature toujours en train de se faire.[...]