Un scénario manifeste
Voilà un film construit de main de maître. Ce n’est pas un film à thèse, rassurez-vous. C’est un film à idées. Et comme ces idées appartiennent à
l’existence, une dramaturgie s’ensuit. C’est du grand art. Voix off et musique captent l’attention autant que les images. Un court-métrage (un corto en
espagnol...) qui introduit aussi le lecteur dans l’œuvre particulièrement mouvante de Pascal Leray, un des piliers de la RALM.
Une musique d’enfer
Autre maîtrise de Pascal Leray en plus de l’écriture (narrative, poétique, didactique) et des arts graphiques, une musique qui n’appartient qu’à lui. Ce
n’est pas qu’il cherche à nous imposer une « œuvre totale ». Rien à voir avec cette vieillerie poétique. J’ai constaté avec joie que les
deux bandes (image et son) forment une solide construction parallèle, aux antipodes donc de la pratique sérielle...
La lejanía de las cosas
- poésie - Ápeiron Ediciones
Epilogue de la solitude, la poésie
Ce livre n’est pas un simple recueil. C’est une composition. Elle puise dans l’existence même de l’auteur.
Le lecteur fera bien de l’ouvrir à l’endroit de sa dernière page. Un texte de María Zambrano, écrit en 1934 dans la Revista de Occidente, répond
à la question de savoir pourquoi on écrit (se escribe).
« Escribir es defender la soledad en que se está [...] pero es una soledad que necesita ser defendida, »
Exigencia del escribir, voilà de quoi nous parle Enrique Arias Beaskoetxea. Et comme le mot exigence revêt ici deux sens complémentaires, cette poésie
réussit à allier, dans la fusion intime et communicante, une langue artiste et l’intégralité de la confidence.
Il faut lire ce livre sans autre compagnie que sa propre peau. Il nous arrive alors d’entrer dans celle de l’auteur et d’en devenir le personnage errant.