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Article publié le 21 janvier 2018. oOo Tendresse d’un fond de vallée de pinèdes perdues d’Asie. Je viens d’y voir par hasard une fille qui te ressemble. Car tu es aussi une fille d’Asie, à la distinction naturelle. Cette Lydienne m’a dit être métisse d’Européen et d’une mère venue d’un grand affluent de l’Indus. Ton sosie ! Je te retrouve partout. Et comment va ton métier, maintenant que tu l’exerces près de chez toi ? Les blédards au moins ne te crient plus dessus parce que tu n’es pas en foulard. En fait, tout te va bien : même un simple châle, mettant l’éclat de tes yeux en valeur (le voile au moins nous sert à ça !). Et tes répétitions de cithare ? et ta robe, pleine de toi ? et le pommier de ta grand-mère tout ombragé de sa grosse ramure de pommes ?
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Quand donc reverrai-je tout cela ? Et ce rideau tombant et lourd de fruits durs ; et votre grosse haie ronde de buis à froide senteur d’altitude et d’hortensias à ses pieds… (On peut à peine passer ; non sans faire chuter du chef tant de pommes d’automne avant automne inespérées ; puisqu’on ne les y avait pas vues mûrir depuis le dernier printemps quand un papillon faisait encore sonner l’invisible rempart, derrière de lisses fleurs de verger et cette bonne haie d’hortensias presque verts et de buis où étendre notre linge à plat.) |
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