Ecarlate, continue, terrestre
La presque-mélodie

Irradiante et féconde
Comme peut l’être dans l’abandon
La courbe de tes reins
Au plus fort de la crue

Et à foison tes seins
Dans la presque-moisson
Mais de faucheuse aucune à l’horizon
Aurore boréale
Et stances accordées
Aux circonstances si nombreuses
De ta mise,
Louvedes louves

En présence de ton amant,
Tu te rengorges,
Seins dressés, défi lancé à la bête gravide
Qui gesticule dans le non-sens de sa morale béate

A foison tes formes pleines et déliées
Et cruel le stylet de tes ongles
Le grain de ta peau s’insurge
La fourche de tes jambes fauche l’importun

Avalanche et crue s’abîment l’une dans l’autre
Magma laiteux
Foison foisonne
Raison déraisonne
Et c’est dans ce supplice
Que ta voix impose à tous
Sa nouvelle langue

Ne parle pas de beauté trop vite, amour
L’éphémère des bouches
La déliquescence des locutions
En rien ne disentce qui,
De toi venant à toi,
S’imprime comme cire chaude
Dans le sceau royal
De ta beauté

Ta beauté, cette royauté
Sans royaume ni sujets
Sans serfs ni dapifers
Mais riche oh combien d’échansons enivrés

Jean-Michel Guyot
21 janvier 2018