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 Article publié le 18 février 2018.

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La littérature moderne évacue toute notion de concept. Toute question préalable.
Si les termes " sujet ", " personnage ", " histoire " ou encore " intrigue " sont présents depuis longtemps dans la plupart des livres ou fictions, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils sont légitimes.
Les questions des critiques, d’ailleurs, connaissent une certaine mutation :
" Ce livre ... c’est l’histoire de quoi, au juste ? "
" Quelle sorte d’histoire avez-vous mise en avant à travers ce livre ? "
" Qu’avez-vous souhaité raconter, dans ce livre ? "
Puis, plus récemment :
" Ce livre ... de quoi parle-t-il ? "
Dans cette dernière question, c’est l’identité de la littérature qui est soulevée. L’approche générale de l’interrogation permet de recueillir tous les éléments possibles, aussi fragmentés soient-ils. Ce type de question quasiment impersonnelle ouvre le champ des possibles. En effet, écrire équivaut à faire quelque chose. Et cette action est soumise à un langage, celui de l’auteur, qui se distingue des autres. La question n’en demeure pas moins problématique en dépit de son indéniable ouverture. Pour une raison simple : il n’est pas toujours aisé de répondre clairement lorsqu’on est embarqué dans une oeuvre ouverte qui mêle plusieurs disciplines, plusieurs savoirs, traversée de surcroît par divers glissements narratifs ... bref, qui est riche d’un sens échappant pour partie à l’auteur.
Pourtant, au XIXe siècle déjà, Gustave Flaubert évoque le fantasme du livre sur rien. Ce qui signifie un livre à partir de rien. Oui, mais un " rien " indispensable au déclenchement de la narration.
Avec le temps, l’auteur devient en principe un créateur de plus en plus conscient. Cette conscience doit se ressentir à travers la littérature, une littérature, donc, plus subjective que jamais.
Ainsi, le concept de personnage est devenu superflu, à l’instar des autres cités en amont.
En revanche, ce qui apparaît obligatoirement au fil de la prose, c’est l’identité de la littérature. En d’autres termes, c’est peu à peu, à chaque mot, chaque agencement, d’un paragraphe l’autre ... que se pose la question de la littérature. La définition de ce substantif.
La réponse, à la fois humble et audacieuse, deviendra lisible par le biais d’une structure narrative qui se suffit à elle-même. De la sorte, la littérature peut devenir l’héroïne de la narration, comme dans mon avant-dernier ouvrage " Le Narrateur " au sein duquel les concepts classiques brillent par leur absence ... tandis que le narrateur, justement, se confond avec le mouvement dynamique de la littérature en train de se faire, officiant comme un serviteur déterminé, à qui l’on fait un certain nombre de reproches ...
De manière concise, seul le concept de " narration " semble offrir les plus solides fondations, un concept incluant la subjectivité de l’auteur, la présence du narrateur, le flux de la prose dont les courants sont susceptibles de s’identifier à plusieurs domaines ou disciplines. Un matériau hybride ou composite à interpréter librement.
En lieu et place de la narration de l’aventure, c’est l’aventure de la narration qui gouverne et caractérise la modernité.

 

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