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De l'influence de la vie de l'écrivain dans son œuvre
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 Article publié le 25 mars 2018.

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De l’influence de la vie de l’écrivain dans son œuvre

Bien que le roman ne soit que fiction, il intègre l’état d’esprit de l’artiste qui se sert de ses observations – il faut être une vraie éponge pour tout absorber et restituer des faits, des paysages, des émotions au moment voulu. L’écrivain engrange des films, des actualités, des visages, des scènes diverses mais aussi des faits qui ont marqué sa vie, celle de ses proches qu’il sélectionne pour un jour les utiliser dans un roman, et décrire avec acuité des situations qui n’en ont que plus de véracité, mais il peut à loisir les noircir avec un peu d’imagination pour en faire de poignantes situations, ou au contraire les enjoliver pour décrire des lieux et pays qu’il a visités, dont découle la pertinence, et l’intérêt aux yeux des lecteurs qui ont connu ces endroits ; en effet, lire un roman et se représenter le lieu de l’action apporte une grande émotion, et permet de visualiser avec précision une scène qui n’en devient que plus crédible et donc très appréciée. Les cinq sens participent également de cette course à la légitimité.

 

De l’importance d’une solide documentation pour écrire une œuvre

La fiction entraîne parfois les personnages dans des rues, des lieux emblématiques, un pays étranger au leur, et si le narrateur en décrit des détails précis, comme des monuments, des rues, des sensations (foule, endroits désertés pour la nuit) il entraîne son lecteur au plus profond de l’intrigue, que ce dernier visualise avec la satisfaction d’avoir marché sur les traces du ou des héros, et trouve un grand intérêt au roman, une connivence privilégiée avec l’œuvre et ses protagonistes. Nul ne peut s’en affranchir sous peine de distorsion de la réalité, de décevoir et commettre une œuvre invraisemblable. On peut toutefois inventer des lieux, mais ne pas les nommer, principe même de l’imaginaire, de la création qui bat ici son plein pour arriver à convaincre le lecteur qu’il ne s’est pas trompé en choisissant son roman. Il n’y a pas de recette miracle, juste de l’honnêteté matérielle descriptive honnête, intellectuelle et beaucoup d’imagination, de rebondissements, qualités sine qua non d’une œuvre réussie, ou tout du moins intéressante, que l’on ne referme pas après en avoir lu trois pages sans accrocher avant de le ranger dans un endroit où il prendra la poussière et l’humidité, triste destinée pour une œuvre qui ne fait alors qu’encombrer, paradoxale pour un roman dont l’intérêt est d’étonner, distraire, sans quoi il est raté et déçoit le lecteur, mauvaise publicité pour les romans à venir : un roman abandonné car lassant ou dénué d’intérêt, de piquant, d’aventures haletantes est une très mauvaise publicité pour l’écrivain, qui soit n’a pas assez travaillé son œuvre, soit n’est pas fait pour ce métier – mais il y a de nombreuses exceptions de réussites laborieuses et tardives après des manuscrits ignorés- , et dans ces cas la sanction est lourde et immédiate, car personne ne lira un roman mal ficelé, une intrigue invraisemblable, des personnages tirés par les cheveux dans des situations involontairement ubuesques – et de plus il est rare que ce type de prose maladroite passe à travers les mailles du comité de lecture, de l’éditeur, ce qui en plus discrédite l’auteur qui n’a plus qu’à se reconvertir la mort dans l’âme ou pratiquer l’écriture en tant que hobby. C’est à ce moment précis que je me questionne sur la légitimité de mes écrits, car je n’ai encore rencontré qu’un faible succès, mais j’ai l’audace de croire qu’à sa sortie mon dernier roman sera accueilli avec enthousiasme par les lecteurs francophones, puis traduit en anglais pour conquérir le cœur des lecteurs anglophones du monde entier, car si je n’y crois pas moi-même, qui y croira pour moi ? Je me réconforte du fait d’avoir été sélectionné par ma maison d’édition pour mon talent et mon honnêteté intellectuelle, et s’ils ont cru en moi assez fermement pour m’éditer c’est que ma prose les a convaincus par sa crédibilité et sa qualité et peut alors, dans ce cas, convaincre un lectorat qui ne demande qu’à découvrir de nouvelles voix, de nouvelles voies, avec le même intérêt que l’éditeur qui se félicitera – et moi donc !- du succès obtenu par ladite œuvre… et la boucle est bouclée, et je peux alors poursuivre ma voie avec allégresse par amour pour les lettres, et imaginer de nouvelles aventures : Que Dieu m’entende, même s’il s’agit là de vanité, car j’ai vraiment beaucoup travaillé avec mon éditeur sur ce roman à paraître dans peu de temps, et envie de poursuivre ma carrière d’écrivain jusqu’à mon dernier souffle…

 

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