|
Accotement d'une bicyclette |
![]() |
Navigation | ||
![]() oOo Accotement d’une bicyclette couleur d’acacia au mur du cimetière. Et celle de l’écriture accotée plus avant au marbre funéraire qui pose au milieu des herbes de sa prose. Éclatement des pneus de l’air sur le gravier comme les marrons d’Inde de la nudité des yeux des écolières. Se redressent les tiges-savanes des puits quand la langue perd pied. Soulier de cendrillon changé en pied-de-biche pour forcer en cercle la bonne cambrure. Flairant le philologue derrière les haies qui pédalent autour et l’éruption des mots dans cette apparition. Elle montre ses cuisses tout en pédalant posée contre le mur d’enceinte funéraire. Et contre l’incipit qui fuit comme un perdreau sur sa feuille d’envol. S’accote et pose en pied apparu en genoux son bal de nudité son soulier de midi. Évoquer invoquer son effluence intime pour sentir la ruine de l’imaginer odeur des acacias. Décrire le parfum accoté au chalet du document photographique et funéraire. Jambes enchevêtrées aux rayons et les doigts en randonnée sépia d’un jadis hic et nunc. Noir funèbre des pneus et le mur et la ruine où s’accote ou pédale un envol d’objectif. Et la motilité de quelque endroit possible machine écriture avec ses entrepôts. Et la cendre des mots qui fait le pied de grue devant l’accotement et cette excitation flairant le philologue de l’éros blotti derrière les haies mauves. Et l’acacia suivant plus avant qui pédale vers son incipit.
De cette bicyclette - insupportable encombrement ! - il ne saurait être question pour aujourd’hui. Charles-Albert Cingria |
![]() |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |