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Article publié le 6 mai 2018. oOo Ici, l’adolescence, que nous avons tous bien connue ou dont nous éprouvons encore les effets, est un théorème mémorable. Un théorème aux axiomes plus ou moins clairs dans la confusion organisée (ici : chaos) qui sert de cadre (au sens propre du terme) à ce texte-filtre qui a le charme suranné des bas de soie servant jadis mettre en valeur les seuls yeux de la diva-cinéma. Ainsi, l’adolescence a son manifeste car, si j’ai bien compris, il n’y a pas 2, ni 3, ni 4, ni 100 adolescences, mais une seule comme le sang qui ne fait qu’un tour à l’heure d’en rire. Quel spectacle ! Une fois tout ceci admis comme au seuil des églises qui ont pourri notre enfance, une seconde éternelle avant ladite adolescence qui pourtant se distingua des autres, on peut entrer en intrus ou s’inviter façon hype et s’aboucher avec la trompette qui alimente de sa corne l’abondance d’informations plus ou moins fiables qui couvre nos écrans rectangulaires et cons.[1] S’y bousculent, en citoyennes de Flatland, toutes les ressources qui font l’histoire des uns et pas celle des autres. Au lecteur de tailler dans la soie tendue devant l’objectif et devant le rideau. « Je me préfère homme des foules qu’homme des réseaux, » écrit Gilbert Bourson[2] qui ne dit d’ailleurs pas s’il choisit ou si la soumission n’est pas son fort. Ça ne s’exhume pas ; ça coule de source. S’y abreuvent, comme Rimbaud à l’aube qui le surprend, des possibilités peut-être exponentiellement rêvées ou empruntées au catalogue du XXe siècle encore agonisant. Il semble que le siècle suivant n’en finit pas lui-même de s’annoncer. On n’avance pas, on ne recule devant rien ; toute la pensée s’est cristallisée en une structure tellement complexe que ce n’est plus la tête qui ne sait plus où donner, mais les pieds qui ne pensent plus qu’à recevoir. S’il s’agit de donner le tournis au cerveau qui s’approche de ces lieux cernés par le rectangle pixellisé, on peut dire que c’est réussi. A la fin, vomit qui veut et ravale qui ne peut pas le faire sans dégoûter les autres, ceux qui n’ont plus d’adolescence ou n’en ont jamais eu. Comme tous les textes publiés chez Caméras animales, celui-ci est non seulement construit, mais le matériau de construction s’épanche comme un rêve de Nerval au point de rencontre de l’adolescenZ et des régurgitations télévisuelles, télépathiques et télémachiques. Et comme le signale Ernest Hemingway se référant à une règle en usage chez les dockers : « Suffit pas d’baiser, faut garer son cul ! » C’est ici, dans le livre d’Aurélien Marion, que le message poétique cher à Jakobson traverse enfin l’esprit et que ce « slangan » trouve une de ses meilleures applications. Patrick Cintas
Commander : 1 - Ici, impossible de ne pas penser à Jean-Louis Costes... 2 - Ce qui est caché de la ville est en nous, poème dans la RALM. |
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