Tant de personnages sonnent à mon huis et aux réseaux de mon cerveau. Ils caracolent sur la piste de mon cirque crânien. Ils ne se servent pas des trapèzes volants et autres fils des funambules ou des chaises brandies devant les mufles fauves. Ils sont légers et sans beaucoup de double fond. Un peu mais qui n’encombrent pas leur simple vie paisible et leurs sensuelles relations. C’est une sarabande sans billets d’entrée. Ils aiment à tricher honnêtement, et naïvement les uns avec les autres : ils aiment les histoires les plus réjouissantes et prennent leur paradis avec leur pied. Certains me font des gestes obscènes en diable et me lancent des confettis lesquels me semblent les desquamations de ma peau intérieure. La peau plein pot devrais-je dire celle où je les découvre et les déloge. Je porte le chapeau d’être leur chapiteau et les deux mains d’y consentir et ici même y applaudir textuellement.

On a son creux ailleurs

Henri Michaux