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 Article publié le 17 février 2019.

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Des inscriptions latines apparaissent, là, sous le sable qui glisse, qui s’évacue latéralement, de par l’action conjointe de ma main et du vent.
Leurs lignes sont strictes, droites ou circulaires, les lettres se succèdent sur une large longueur, dévoilant sans doute une source d’origine littéraire.
Ma large stature en sudation recouverte de vêtements clairs et d’une pilosité faciale certaine me permet de mieux endiguer la puissance calorifique environnante, une large stature qui demeure accroupie, les yeux concentrés sur le décryptage d’un message antique, d’origine littéraire, donc, très probablement.
Au-delà du sens et des sensations, ce sont les formes qui s’imposent, ce sont les inscriptions et leur matérialité, ce sont les interstices dans la matière brute, une matière lisse comme du métal, une matière, en dernier lieu, qui s’apparente fortement à du marbre.
Le champ oculaire m’indique, simultanément, une grande profondeur de champ panoramique, où le bleu de l’azur étend sa couleur, sa peinture mate.
Des centres, des édifices, de grandes façades architecturales dont la dénomination contient le livre comme radical sont baignées par la lumière du jour, une lumière crue, une lumière drue, ductile, qui s’infiltre à l’intérieur des espaces, des allées, qui frappe avec douceur la multiplication des convexités toutes rangées dans un ordre strict, les titres et les patronymes apparaissant nettement sur chaque reliure, des amas ou agglomérats de fiction dont l’écriture est datée, dont l’accès, maintenant, est possible, des fictions à disposition.
La machine, elle, classe et compile, oui, elle fait se mouvoir les feuillets dans un rythme précis, mécanique, dans un rythme de métronome, des feuillets dont la copie, maintenant, est assurée, avant de jaillir de l’autre côté sous la forme d’une juxtaposition qui ne cesse de croître, le nombre, maintenant, atteignant sa totalité initiale, un nombre prêt à se dissoudre pour réapparaître, par l’intermédiaire de la fabrication, par le vecteur du livre.
D’innombrables typographies sont stockées, là, dans ce vaste, dans cet immense espace commercial, dans ce périmètre de transition attendant la commande ou la préhension, celle de la main de l’homme, du lecteur, d’innombrables livres sont feuilletés, tels des éventails cognitifs, l’odeur du papier, la solidité et la souplesse de la reliure, le style de la première de couverture etc ... étant tout aussi considérés que le contenu de la fiction, des livres dont le code, ensuite, est saisi.
Avant encaissement.
L’écran, ici, diffuse un flux, oui, il affiche une page de fiction, à laquelle succède une autre, et ainsi de suite, jusqu’à ce que la totalité de l’oeuvre soit absorbée ...
Puis évoquée, par le narrateur lui-même, lors d’une conférence, lors d’un séminaire où des questions de fond et de forme sont abordées en profondeur.
Dans ce temple, maintenant, dans cet édifice hautement vertical, les inscriptions murales dévoilent des extraits de fictions, dans ce temple traversé par plusieurs pans de lumière qui signifient autant d’ouvertures dont la symétrie et l’asymétrie reflètent les formes géométriques dominantes - oblongue et cruciforme - , la lecture s’accompagne de pas, oui, il faut en un premier temps demeurer statique avant de se mettre en mouvement pour s’approprier la suite, l’ensemble du champ oculaire étant, de toutes les façons, occupé par la présence des lettres ou inscriptions, de ces murs de fictions …
Des chantiers narratifs qui s’ouvrent, maintenant, comme de nouvelles villes, comme de nouveaux noyaux urbains, des chantiers narratifs qui sont autant d’horizons, de perspectives panoramiques sans fin, de véritables conurbations narratives qui s’étendent à perte de vue, donnant une profondeur inédite, totalement inédite au champ oculaire, des plans narratifs aux dimensions à la fois visibles et extensibles, des plans illimités, en somme, au nombre incommensurable, des plans qui sont à délimiter, qui sont en construction, en devenir, des plans dont les formes sont à déterminer, dans un temps plus ou moins avancé, plus ou moins projeté, un temps plastique, un temps, en dernier lieu, indéterminé.
Des cristaux liquides présents sur la totalité d’une façade, dans un grand ensemble urbain, affichent une typographie précise, appartenant à une fiction déterminée, une typographie qui constitue un bloc de texte statique, le temps, lui, s’écoulant, suffisamment pour lire cette page numérique qui s’efface, maintenant, au profit d’un autre, au profit de la suivante. Le dimensionnement du texte est si grand qu’il se confond avec la matière, avec le cadre urbain, et que sa forme - un grand rectangle vertical - impose sa netteté … jusqu’à l’inscrire, ensuite, dans la mémoire.

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Des possibilités d’incipit, des développements, des bifurcations au sein du flot narratif … des synthèses, des reprises ou grandes vagues narratives, des évolutions stylistiques …
Des avancées formelles …
Et une signature, maintenant, celle de l’auteur ou du créateur, qui paraphe l’ensemble, une œuvre diffusée, désormais, sur tous les supports du texte, sur tous les vecteurs possibles …

 

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