En opposant les concepts d’histoire et de structure narrative, c’est toute la littérature moderne qui est ontologiquement résumée.
Le schéma classique de la narration domine encore nombre de fictions.
Par intermittence, des histoires possibles me viennent à l’esprit, aussitôt apparues, aussitôt dissoutes.
Pourquoi ?
D’abord parce que l’architecture mentale est si élaborée qu’il me suffirait de laisser courir ma plume pour la voir apparaître sans effort. Et donc sans le moindre travail. En toute inutilité. Ainsi, dans une parfaite et nette inconsistance.
Ensuite, parce que le schéma de la petite histoire, ce n’est pas moi. Ce n’est pas le reflet de ma subjectivité en mouvement.
Généralement, dans une histoire, tout finit par être dit. Révélé.
Le monde matérialisé est un monde fermé.
Si l’on considère le quotidien et ses multiples voire incessantes problématiques, alors on peut juger l’histoire comme un refuge. Un divertissement. D’où l’expression célèbre, " se raconter des histoires"...
La structure narrative, au contraire, est en quelque sorte le prolongement du quotidien et de ses changements incessants, de ses fluctuations et mouvances, avec une acuité bien plus grande. Et donc hyperréaliste. Et qui peut conduire au réel.
Ma littérature est un monde ouvert où je dis partiellement les choses, où j’avance un certain nombre d’éléments, avec un degré d’intensité subjective maximale.
Je n’éprouve nul besoin de me réfugier dans l’histoire. Au contraire, je ressens - de manière instinctive sans doute - l’envie de demeurer dans toute l’étrangeté de la lumière, dans l’épaisseur d’un certain mystère où la réponse pour vivre n’est pas nécessaire.