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Article publié le 9 février 2020. oOo Terre à l’ouvrage dans l’ouvrage ouvert éveille-s’éveille, approche une certaine perfection. Farouche, elle recule à plaisir à mesure que ton ouvrage avance à l’envi en terre inconnue. Eclipse de mots, parfois. Pléthore souvent. Tes mots, alors, te soulèvent de terre, et ainsi bêchant et retournant cette terre aimable et meuble que tu deviens tout entier, tu te sens vivre, aux prises avec quelque chose de plus menu que toi. Ainsi tu ne tombes jamais de haut. Avec les humains, c’est une autre histoire. Tant de pinacles jonchent les sols fracturés. Et jamais, au grand jamais tu ne te diras pour l’amour de quelque dieu en prise directe avec les éléments innombrables qui t’entourent et te composent, pas plus que tu ne te sens étranger aux événements qui secouent le monde. Ce ne serait plus du jeu, ce serait bien trop facile à tes yeux. Une cabane dans les bois à la rigueur, mais pas de tour d’ivoire ou d’ébène pour toiser le ciel. Tu n’es en rien le réceptacle d’une parole divine ni ne te veux le récipiendaire d’une parole sacrée, mais un simple mortel. Le terme prête à sourire, mais pas la mort qui viendra bien un jour mettre un terme à ta vie. Laisse-les dire, abandonne-les à leur jactance, tous ces prophètes de malheur et d’espérance qui prétendent détenir d’en haut la vérité, toute la vérité, enfermés qu’ils sont dans les tristes geôles de leur esprit étriqué ! Leurs vérités prétendument révélées te hérissent. Hors de toi, quand ils rôdent dans tes parages, tu dardes aussitôt la pointe acérée de ton mépris, prêt à frapper. Si esprit il y a, alors il ne peut que souffler dans toutes les directions possibles et imaginables, et bien intrépide et stupide celui qui prétendrait l’en empêcher en entravant les corps ou bien en se voilant la face devant les horreurs des mondes présents et passés. Jean-Michel Guyot 24 janvier 2020
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