Dans cet hiver morne et pluvieux les arbres

gouttentdans l’escarcelle de nos joies

qui font la manche abritées sous le kiosque

où les arbres d’été regardent les images

et les photographies des arbres du printemps.

La jambe de l’infirme scande une musique

qui n’est pas la pluie mais l’arbre de Judée

quifroisse une monnaie sur le mégot jauni

de son sourire amène et sa béquille un peu

levéepour nous montrer la flaque où nous allions

salopernos godasses. Et sur sa prophétie

il ajoute « ça racornit le cuir » en nous tendant

la main pour une pièce et remercie d’un air

joyeux et égrillard, « faites gaffe à vos pompes ».