L’Ours dansant no 7

 Haïku et enfance Colloque, 6 novembre 2021, Paris, Quartier latin

Le haïku en 17 clés

Ces derniers temps, que ce soit au Japon ou en Occident, on assiste, dans l’édition jeunesse, à une prolifération de livres en lien avec le haïku, qu’il s’agisse d’anthologies de haïkus pour les tout petits ou les plus grands, de manuels pour écrire des haïkus, ou encore de récits ayant pour personnages de célèbres poètes japonais comme Bashô ou de jeunes apprentis haïjins. Tous ces ouvrages sont généralement accompagnés d’illustrations, mais les albums illustrés de jeunesse eux-mêmes, comme les mangas, les bandes dessinées et les romans graphiques, prennent eux aussi désormais le haïku pour sujet. Par ailleurs, il est de plus en plus fréquent que les professeurs des écoles primaires comme du secondaire organisent dans leurs classes des activités pédagogiques autour du haïku et l’on voit se développer aussi des ateliers de haïkus pour enfants en milieu extra-scolaire. Enfin, de nombreuses associations, que ce soit sur internet ou ailleurs, organisent des concours destinés à la jeunesse comme le « concours de haïku des enfants du monde entier » de la JAL Foundation qui a lieu tous les deux ans sur un thème donné et dont les œuvres primées font l’objet d’une publication plurilingue.

Par ailleurs, parmi les haïkus écrits par les adultes, qu’ils soient japonais ou non, nombreux sont ceux qui évoquent des enfants ou des souvenirs d’enfance. Les maîtres du haïku eux-mêmes ont souvent établi des liens entre enfance et haïku : ainsi Basho disait qu’un bon haïku était celui qui pouvait être compris même d’un petit enfant. Et il n’est pas rare de voir les interprètes du haïku en Occident rapprocher l’esprit du haïku de l’esprit d’enfance, faisant observer que le haïjin comme le jeune enfant vivent dans l’instant présent, sont pareillement curieux du monde et attentifs à la nature ou aux petites choses du quotidien, apprécient l’humour et la légèreté, ou encore aiment à jouer avec les mots.

Le haïku semble donc bien avoir un lien privilégié avec l’enfance, mais qu’est-ce qui fait du haïku un matériau de choix pour initier les enfants à l’écriture, à la poésie ou plus largement à la vie ? Comment et pour quel profit peut-il être enseigné aux enfants ? Et les haïkus écrits par les enfants n’ont-ils pas aussi quelque chose à enseigner aux adultes ? En quoi le haïku se prête-t-il particulièrement bien à la création à la fois littéraire et graphique dans l’édition jeunesse ? Quelle signification revêt le thème de l’enfance dans les haïkus des adultes ?

Ce sont toutes ces facettes des rapports entre haïku et enfance que nous voudrions aborder et interroger dans une journée d’étude qui aura lieu le samedi 6 novembre 2021 à Paris, Quartier latin (le lieu exact sera précisé ultérieurement). Auteurs de haïkus, enseignants, animateurs d’ateliers pour enfants, illustrateurs, ou encore éditeurs et critiques de la littérature jeunesse pourront y présenter et y confronter leurs expériences, leurs créations ou leurs réflexions sur ce thème. Les propositions de communications devront être adressées aux organisateurs au plus tard le 30 avril aux adresses suivantes : Dominique Chipot, haïjin, lelivredehaiku.fr : dominiquechipot@dominiquechipot.fr Muriel Détrie, CERC, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 : muriel.detrie@wanadoo.fr Brigitte Peltier, éditions librairie Pippa : sitepippa@gmail.com