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Article publié le 2 mai 2021. oOo De ce tuf
Y ruisselle le céladon des lichens et des mousses Dans le goure enrhumé
A la pierre abolie Qui ronge les ans Dents malhabiles Cran de sûreté Docile présence des fougères A l’orée
A la pierre polie Par les ans
A ces galets ronds Qui, sur les berges odorantes, coulent des heures heureuses Sous un soleil de plomb Las de rouler dans les eaux agitées Font une pause estivale bienvenue Chevelure des algues Ondule dans l’eau Petit moulin de roseaux Gazouille doucement Iris jaunes arrimés aux berges friables Acquiescent
A la pierre ponce Qui jadis flotta dans le bleu de tes yeux A cette infinitésimale cataracte de sens Qui reflue de frissons Peau de pêche en émoi Sous le cerisier en fleurs Echine des jours
Non loin Vulcain retombé en enfance Regagne les profondeurs acides Une chaleur infernale nous sépare
Les corps engourdis paressent au soleil gourmand Des effluves d’huile solaire Embaument l’air de la rivière Jus de citron Ruisselle sur les peaux adustes Sueur des jours de grand soleil Dévolue aux eaux rouées de rayons jaunes
Nos flagellants débordent d’aise Dans les eaux fraîches Dés que la chaleur se fait trop intense
L’Ognon en ses méandres Coule de source comme aux premiers jours En ses méandres Seuls témoins de sa lente percée dans les terres Eau courante-luisante Toujours renouvelée Porte mémoire Assise en tailleur Sur les galets inconfortables Une enfant sourit à la douce chaleur de cet après-midi d’été Aulnes et saules argentés rivalisent De frissons Dans l’ouvert saturé de verdure Amarrée au bleu du ciel
Une voix, des terres ensoleillées, se lève enfin Promesse des temps à venir Qui presse le présent inconsolable D’être enfin ce qu’il parait être En ces folles journées de juin Pure brillance du jour Qui se suffit à lui-même Dans les yeux et les oreilles De l’enfant joueur Aux doigts d’Orphée
Une guitare ici, un saz là, se destinent Ailleurs encore, dans l’oued, un oud fleurit Au bord des eaux rares ou furieuses L’enfant, déjà, y joue sa partition fiévreuse Juché sur un rocher Il apaise les rives Projette le pont de la mélodie Au-delà même des rives corsetées Se prépare de mélopée en mélopée A couler de fleuve en fleuve
Flots et flux ainsi réconciliés Le temps d’un chant orné Entêtants mélismes Rythmes piqués Irriguent le cœur naissant des hommes assemblés
Advient en devenir La seule demeure Qui vaille
Cœur à cœur La béance adverse
Jean-Michel Guyot 25 avril 2021
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