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 Article publié le 8 mai 2022.

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Et l’Océan de voiles se couvre qui, toutes, en quête des iles heureuses, étrave fendant l’écume, pressentent le bon vent qui les conduira où bon leur semble d’être en ce monde.

Je n’ai pas l’âme d’un marin. La brise marine se brise en moi plus que je ne saurais dire. Persistent en moi pourtant les images heureuses de ma prime enfance marseillaise.

La vue des bateaux à quai me rendait mélancolique, mais il ne se passe pas une journée sans que je ne ressente vivement la houle et les embruns, que je n’entende le clapotis des vagues qui ont bercé mes premiers pas d’enfant sur la plage où m’emmenaient mes parents. Va comprendre !

*

A Wissant, dévalant d’un bon pas, les dunes molles, à Wimereux sautillant de roche en roche à marée basse, c’est la mer. Réfugié entre deux dunes, ainsi protégé du vent, lecture à Wimereux de La communauté inavouable.

A la première lecture, je n’y comprends absolument rien. Je m’accroche, et plusieurs années plus tard, j’en entrevois enfin toute l’allègre profondeur, les non-dits, les nombreuses ellipses, les blancs.

Dès lors me tenaille une impression durable : je conçois que certains auteurs deviennent pour ainsi dire la chasse gardée de quelques critiques et universitaires bon teint auxquels rien de lisible ne semble résister, tandis que, pour ma modeste part, je n’entrevois que des énigmes.

*

Il est des textes toniques qui donnent du courage, au premier rang desquels je mets ceux de Georges Bataille et d’Henri Michaux. La plupart des auteurs m’ennuient au bout de seulement quelques pages. Lisant, il me semble toujours avoir vingt ans ; impatient, rageur, insatisfait, le lecteur que je suis resté.

Rares sont les auteurs et les musiciens qui me donnent autant de bonheur que CaptainBeefheart et Georges Bataille. Le rapprochement peut paraître saugrenu à qui méprise la culture américaine. Avec ces deux-là, il n’est pas question de classicisme, tout comme avec Thelonious Monk ou Jimi Hendrix, souvent imités jamais égalés.

La source de leur art, loin de n’appartenir qu’à eux, ne trouve une issue formelle originale que sous leurs doigts et leurs doigts seuls. Cette extrême solitude va de pair avec un sens rare de l’amitié, du jouer ensemble : Coltrane s’acharnant à comprendre Monk, Coltrane et Monk jouant ensemble, c’est merveille.

Hendrixn’aura pas vécu assez longtemps pour avoir la chance de rencontrer des musiciens réellement à sa hauteur (Miles Davis et Tony Williams se sont dérobés à la dernière minute pour une histoire de gros sous, la rencontre Gil Evans/Hendrix prévu en septembre 70 n’a pu évidemment avoir lieu…), ce qui n’enlève rien au grand mérite de Redding et Mitchell sans lesquels une bonne partie de sa musique n’aurait jamais vu le jour.

 

 

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