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Collection Encres Blanches (automne 2024)
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 Article publié le 3 novembre 2024.

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Avec 2000 recueils et 400 auteurs au catalogue, qui peut dire que le système “Cosem” ne fonctionne pas ? Chaque mois, chaque saison sont l’occasion de découvrir un ou plusieurs poètes et d’en suivre quelques autres au fil des pages agrafées en plein cœur ! Voici l’automne, quelques « taches de rousseur » soigneusement cueillies au vol avant que la terre s’en charge finalement. Le promeneur reconnaît les lieux ; il ne lui reste plus qu’à lire ce qui s’y dit de temps et d’écriture. Nous avons même croisé quelques personnages, comme quoi la saison demeure fidèle à sa réputation.


Sabine Alicic – Le cours du poème

 

Neuf poème-pages pour enraciner le poème dans un été visité d’insectes, d’oiseaux, de branches, d’eaux, enfin de tout ce qui rencontre sa passante, celle attentive à ne rien perdre de ce qui s’annonce. L’image installe autant de sonorités que le vers peut en contenir, sachant qu’elle ne chante pas, mais cueille sans bruit. Une poésie-goutte en attendant d’autres automnes, m’a-t-il semblé. Comme il en pleut sans doute tous les jours dans cette existence à peine confiée, mais entière. Dire que ça se relit avec le même plaisir de chemin. Halage serein de l’esprit qui soutient ce regard.

 


Jean-Jacques Brouard – Visions

 

Puissante épopée du regard sur ce que nous savons. Regard critique et interprète. Le droit fil de l’inévitable. Ce qui était bien conçu n’est plus concevable, sans doute. Ici, le poète vous prend par la main ou la peau du cul, selon sensation initiale procurée par les premiers vers. Nous. Le maître-mot. Le maître-monde. Pas de raison de ne pas aller au bout de ce chant peut-être emprunté à un chant plus profondément enfoui dans le désir de tout dire et de le dire sans mesure. Va savoir qui nourrit ces charmes ! C’est à la fois joyeux et tragiquement fait. On s’y reconnaît.

 


Chantal Enocq – Un 3 temps

 

Décidément la nature, ses objets les plus visibles, ceux qu’on s’empresse de prendre, ces espèces de fantômes d’un temps oublié font le lit de la poésie, en tout cas de celle-ci. Lit de mousse, en lieu et place des draps de l’attente qu’on connaît mieux cependant. Et l’esprit, tout à sa musique, trace le temps à coups de mouvements, d’histoires, d’hypothèses, d’angoisses. La page sert de partition au rythme mieux des mots que de la pensée, laquelle ne craint pas l’aventure d’une interruption, moment toujours noir de monde. Voici une poésie que sait caresser la page, savamment c’est vrai, mais sans perdre de vue les soucis de l’attente et du repos promis avant que tout cela n’arrive, comme le train après l’heure.

 


Claude Haza – Passage des heures

 

Cet homme est-il si seul ? Celui qui parle, que sait-il de ce qui vient de se passer et de ce qui se passera ? Aussi bien que ne sait-il pas encore ? Voici un recueil capable de mesurer le temps de la lecture. On en suit les pas, entre saisons et objets empruntés ou seulement vus. Une poésie qui ne se voit plus dans le miroir, non qu’elle en connaisse les secrets, mais le temps s’est arrêté sur une question qui semble bien être la dernière. On dirait que tout ceci tient au fil ténu d’une pensée prise au piège de la philosophie, entre croyance et certitude. L’heure du passage.

 


Victor Ozbolt – Il y aura toujours

 

Voici une poésie qui connaît sa chanson. « Voici un poème. » Facile de frotter son futur à son éternité ? Ce poème chanté s’y emploie et s’y applique même. Avec un savant et souriant retour aux ressources traditionnelles de la poésie. Ça avance de vers en vers, de refrain en refrain, de choses vues en choses sues. On apprend au passage. À se tenir sur ses deux jambes. À rêver d’aile. Ne pas cesser de croître, certes. Mais ne dit-on pas que cela finit mal, malgré le cœur qu’on y a mis ? Certes, le mot « toujours » change son titre en aventure. C’est bien aussi, toujours.

 

https://encresvives.fr/

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Commentaires :

  Collection Encres Blanches (automne 2024) par Catherine Bruneau

On ne peut que remercier Patrick Cintas pour ses recensions des cinq derniers recueils d’Encres Blanches : critiques ciselées, efficaces qui donnent envie de prolonger la découverte des textes par la lecture.


 

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