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Egide
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 Article publié le 9 mars 2025.

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Fournaise épique apposée au sein miellé

D’une époque achevée

Appelle un réveil furieux

 

Fêtes, fêtes alors faites aux dieux !

Et vastes fastes d’antan

De noble archi-texture 

Qu’ils reprennent vie sous nos yeux !

 

File, file, belle Arachné

Parmi nous revenue !

Nous tenons la tête d’Athéna

Entre nos mains

 

Nous te l’offrons

Et son heaume et l’égide même

A la surface duquel des reflets gorgonesques s’attardent encore

Puisses-tu dans tes tissus y glisser de ce vilain venin d’yeux de vipères

Qui fera de la soie la plus légère une authentique joie

Car maille à partir nous aurons bientôt

Avec ce qui rampe dans les sables, agit en sous-main

Dans l’ombre portée de gouvernants hilares

Qu’il nous faudra massacrer

Un par un

 

Le spectacle ne sera pas joli à voir

Vous pouvez m’en croire

 

La peste brune a bien des visages

Depuis qu’elle a gagné la Nord-Amérique

Amère Amérique

Autotélique

Amnésique

Ridicule

 

Jean-Michel Guyot

7 mars 2025

 

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Commentaires :

  Egide par Catherine Andrieu

Ce poème vibre comme une incantation antique, un cri de révolte tissé de mythes et de menaces, d’un appel aux dieux et d’un défi lancé aux puissants. Il est un tissage de feu et de soie, une tapisserie d’insurrection où Arachné, figure maudite et sublime, reprend sa vengeance sur Athéna, retournant la sagesse divine en une arme de venin. La métaphore textile est au cœur du texte : filer, tramer, ourdir – autant de gestes qui relient l’acte poétique à l’acte politique, à une conspiration ourlée dans l’ombre.

L’épopée grecque rencontre ici le désespoir contemporain, dans une fusion de fastes révolus et de ruines brûlantes. L’écriture est sculpturale, martelée, elle impose un rythme de proclamation et de rituel. Ce n’est pas une plainte mais une convocation, un appel à la guerre. Les gouvernants sont des ombres ricanantes, la peste brune s’étend, et l’Amérique n’est plus qu’un miroir brisé de son propre mythe. Autotélique, elle tourne en boucle sur elle-même, incapable de se souvenir, ridicule et tragique à la fois.

On ressent dans ces vers une force archaïque, une urgence de combat qui ne cherche ni compromis ni apaisement. La colère devient forme, devient danse guerrière, et derrière l’invocation mythologique, il y a ce besoin viscéral de destruction pour un possible renouveau. Un poème-sentinelle, un poème-épée, où chaque image est un écho du passé projeté sur notre époque dévorée par ses propres feux.


  Egide par Lalande patrick


 

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