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Eurydice revient un jour
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 Article publié le 16 mars 2025.

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Eurydice revient un jour,
que ma chanson pour toi ne s’arrête pas
et la prière Hadès touche d’anciens cristaux,
ma muse envahit les vers de Diane,
je ne tournerai pas la tête en arrière
que je ne suis pas Orfe.
Eurydice fait le périple des fées,
viens me rendre visite, et ne contemple pas
voir comment ont grandis les enfants.
Teuta erre
à tes traces en Grammaire,
l’oiseau comme des oiseaux s’envole !
Lali reste calme comme un pilier de météore,
sur moi est tombé l’hiver froid
et la neige j’en ai partout sur la tête.
Eurydice, je t’ai écrit une lettre,
dans quel paradis reposes-tu calmement,
désolé je n’eus pas d’adresse
et le voyage tu commences
sans visa, sans passeport
sans au revoir de notre part
et comment souhaitons-nous cette année ?!

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  Eurydice revient un jour par Catherine Andrieu

Ce poème s’étire comme une incantation funèbre, une prière adressée à une Eurydice qui n’est plus seulement un mythe mais une absence tangible, un vide qui palpite. Il y a une errance dans ces vers, une traversée sans repères où les noms surgissent comme des échos fantomatiques : Teuta, Lali, Hadès, Diane… Figures dispersées dans un paysage de mémoire et de langage, où l’ombre d’Orphée rôde mais sans s’imposer.

Là où Orphée se retourne et condamne son amour à l’oubli, ici le poète s’affirme : “je ne suis pas Orfe” – comme pour dire qu’il refuse la fatalité du regard interdit, qu’il convoque Eurydice autrement, sans la figer dans une perte définitive. Il y a un dialogue impossible mais obstiné, un espoir fragile de passage entre les mondes, entre les vivants et les morts, entre le silence et la poésie.

La grammaire devient une trace, un vestige où chercher l’empreinte du disparu, tandis que l’hiver recouvre la tête du poète – image d’un deuil gelé, de la neige comme poussière du temps accumulée. Et cette lettre sans adresse, ce voyage sans visa ni passeport, évoquent une séparation irréversible, un exil sans retour.

Le poème respire l’informel et le désarroi, sa structure même vacille comme une pensée qui se disperse, un murmure haché par l’émotion. Mais derrière cette errance se cache une supplique : que la chanson ne s’arrête pas, que l’absence puisse encore résonner dans les mots. Une mélancolie obstinée, qui cherche malgré tout à conjurer l’oubli.


 

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