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![]() oOo I.
Elle traverse la fête avec un oiseau mort dans les bras — les confettis collent à ses joues, le silence fait de la buée dans sa gorge.
Un couteau d’ombre dépasse de son rire.
Sous ses talons nus, le carrelage est une mer pleine de visages retournés.
Elle parle à voix basse avec des lampes cassées, pose des baisers sur les bouches qui ne savent plus mordre.
Les vitres boivent le vent. Des crânes s’ouvrent comme des fruits trop mûrs.
Il pleut des drapeaux brûlés sur les épaules des statues.
II.
Elle dessine des cercles dans la poussière des capitales, attache ses rêves à des sacs en plastique envolés.
Elle ne vend rien, elle laisse tomber.
À chaque pas, une idée meurt. À chaque regard, une étoile tombe.
Et tout autour, les survivants maquillés hurlent le mot avenir avec des cordes dans les poches.
III.
Je l’ai vue danser avec un bras trop long, des ailes de fumée aux chevilles, un collier de vertiges.
Son rire fendait les pierres.
Elle disait : je suis la pause entre deux bombes, le dernier chant d’une chose inutile.
Elle disait : la beauté n’a plus de fonction. Alors je la mange.
Puis elle a disparu, en se retournant à peine, comme une vérité trop nue qu’on n’ose plus croire.
Depuis, il manque une pièce au monde.
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Lecture et musique électro acoustique. https://youtu.be/uorrSMbvz9I?si=Crpwe_knLLgzVlTt