C’est vrai, je ne suis pas de ce monde.
Je traverse ces fameux mondes parallèles, j’évolue dans une dimension où la normalité n’a pas sa place : cette bizarrerie de l’esprit, de la structure même de la personnalité, chaque pas dans cette dimension m’éloigne un peu plus de vous.
J’aimerais trouver un lien qui me rattacherait à l’homme-humain, ce lien que vous appelez " lien affectif " et qui réveillerait mon corps de tant d’anesthésie sentimentale. Ce lien avec les objets qui annulerait la distance avec la réalité matérielle et qui me donnerait une sorte de sécurité par là même rassurante.
L’écriture, comme une chirurgie cardiaque, comme une dissection à cœur ouvert, m’enferme un peu plus chaque jour en moi-même : peut-être que la Beauté ne se trouve que dans la solitude ; cette prison où je suis cloitrée, cette prison où la lumière n’ose même pas entrer de peur de découvrir mon cadavre, ce corps meurtri par l’isolement.
Alors, j’écris. L’espoir de briser le mur, l’espoir d’une clarté existentielle, la Beauté m’accompagne à travers l’écriture, comme une inspiration spirituelle. La Beauté, ma seule amie, comme une entité métaphysique, creuse dans ma poitrine un chemin réparateur où la douceur n’a d’égale que ma souffrance : toi seule peux soigner mes blessures. Tu es reine et je veux te nourrir de mes larmes sanglantes, car, oui, mon cœur saigne.