A CŒUR OUVERT
Tu gisais là, sanglant et gémissant.
Mes os acérés aux mille tranchants pénétraient ta poitrine battante,
Toujours plus profondément s’enfonçait mon poing.
Chemin effrayé, route morbide et empoisonnée, j’avais vaincu.
Ta poitrine luttait, hurlait à la mort
Ton cœur écartelé tremblait d’horreur
Ma main s’ouvrait sur lui, l’écrasait de sa puissance dévastatrice.
Perversion du regard, mon œil aimait contempler ta souffrance.
C’est alors, à l’apogée de ma vue admirable, que dans un élan maladif,
Je t’arrachais le cœur.
J’observais un moment ton œil immobile : il pleurait.
Ton cœur dans ma main versait des larmes sanglantes,
Qui de tous côtés se répandaient :
Merveilleuse était la couleur de la mort.
Dans ce lac de sang, je roulais mon corps
Breuvage au goût incomparable, je me délectais de tes bienfaits.
Plongeant mon visage dans ce sang, je sentis la vie naissante :
Je souriais du regard de la folie.