Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Auteurs invités [Forum] [Contact e-mail]
AUTEURS INVITÉS
Depuis avril 2004,
date de la création
du premier numéro
de la RALM.
Anunciación. Ángeles y Espadas
Navigation
[E-mail]
 Article publié le 25 août 2005.

oOo

[Association Culturelle Les Myrtes - es.geocities.com/cultural_myrtos/, Séville, août 2005 (sélection)

 Traduit par Marie SAGAIE-DOUVE

français

español

2. Annonciation

 

Un ange de brume et de cendre

viendrait vers moi au crépuscule

avec sa voix muette d’émotion,

et il ouvrirait démesurément

ses yeux sans dimension,

ses yeux flottant dans le vide.

 

Il viendrait au crépuscule

jusqu’à ma fenêtre distante,

et retentirait sa voix

de sonorités aphones,

d’aphone intempérie tonale,

dans le crépuscule crépusculaire,

enveloppé d’une brume insondable.

 

Et il me regarderait de ses yeux

démesurément lointains,

errant dans l’intériorité

de mes créatures inconsolables.

 

Un ange de brume et de cendre,

un ange cruellement muet

face à ma fenêtre au loin,

avec ses lèvres inutiles appelant,

imperceptiblement mien.

 

 

3. Hurlement

 

Quelqu’un semblable à moi

lequel du fond des bois

bouleversant la nuit

d’un hurlement d’animal mort,

d’un cri aigu se prolongeant.

 

Fils mien, frère, ombre

de ma vie mise à nu au milieu

de bêtes cruelles,

 

ni toi ni moi, ni nous,

ni aucun ni personne moi,

celui avec tant de visages

et avec tant de noms,

et pas même d’identité

dans la soif de la traque.

 

Peut-être semblable à moi,

peut-être moi-même, peut-être

aucun de nous,

ou tous ensemble. 

 

Un hurlement de bête blessée,

un cri de grande intensité 

dans l’épaisseur du bois,

dans l’épaisse obscurité.

 

6. Heure

 

Prodigue en émanations

l’heure de ma montre

arrêtée éparpillée,

prodigue en créatures

grouillant autour de moi

avec leur subtil bourdonnement.

 

Quelque chose d’indéfini,

infiniment

cette voix nue,

cette voix à l’heure

de mystérieuse entité

aspirant le temps.

 

Depuis l’intérieur des choses,

en faibles vagissements,

demeurant et fuyant,

ou se précipitant

à travers la chambre,

 

heure, à la chevelure épaisse 

insaisissable et fugace,

entité de rêve

entourée d’objets

et pleine de nudité.

 

Prodigue en émnanations

cela indéfiniment

endormi dans ma montre,

pleurant de sa voix nue.

9. Maisons au crépuscule

 

Maisons au crépuscule

en aucun domicile

domiciliées,

absorbées dans la transition

de la clarté faiblissante

à la croissante obscurité.

 

Lourdes de poutres

nourries d’humidité,

d’espaces saturés

d’une épaisse magnitude,

avec leurs racines tectoniques

humides dans le paysage,

 

et tellement inconsistant

leur air grave et sévère

peuplé de fenêtres, 

tellement mobile dans l’air

avec son équipage irréel

de vies vespérales.

 

A aucun destinataire

les cartes d’au-delà les monts 

tombées dans ta chambre obscure,

et sans message la fumée

de navires naviguant

sur la mer crépusculaire.

 

Simplement des maisons 

au crépuscule disposées

dans la réalité migrante,

dans les rais de lumière,

dans l’incertitude du jour

titubant irréel.

 

10. Pavots

 

Dans la paix des pavots

déplier, soudain, les ailes,

et cesser d’être et continuer

dans la métamorphose totale

du temps et de la conscience terrestres.

 

Ainsi comme sans origine ni appartenance,

comme sans destin ni nénuphar

dans la nébuleuse amnésie ourdie

autour de la lumière et du vivant.

 

A l’intérieur de moi, et absent de moi,

me fuyant dans l’évanescence

du renoncement et du déni, de la clôture

et du verrou dans l’herméneutique

de l’être dépouillé de lui-même.

 

Toute la longue histoire de l’éphémère

ver enfermé dans son cocon, 

filant, tissant sa tenue

de rêves cruellement brisés,

cruellement terrestres.

 

Dans le feuillage des pavots

l’indéfinissable spécimen astral

joyeux de lucide cécité,

ivre d’un narcotique intemporel

dans l’orbite de l’inénarrable.

 

La réalité ton cocon inentamable,

ta cellule monacale scellée.

Mais une seule prise de pavots,

une inhalation d’arômes orphiques,

et ta stupide conscience transcendée,

ton retour à l’amnésie originaire.

 

11. Papillon

 

Que se présente une fleur inouïe,

que se présente un parfum insolite

depuis l’utérus des choses,

un papillon rougeoyant

couleur de flamme inextinguible,

dans un spectre de feu lithique.

 

Qu’il se défasse fortuitement,

soudain et en grand secret 

de ses inséparables attributs,

de ses facultés polyvalentes

depuis le vagin impalpable,

depuis la source du mystère.

 

Qu’arrive jusqu’à nous son irradiation, 

qu’arrive jusqu’à nous sa force occulte,

et que se réduisent en poudre et en silence,

les machinations diaboliques

de ce qui gît en nous,

qui fait notre duplicité humaine.

 

 Qu’il se présente dans son inanité enveloppante,

qu’il se présente dans son impuissance triomphante,

pleine de feu digital impalpable,

pleine de flammes sèches incombustibles.

 

Une fleur inouïe érigée,

un parfum insolite disséminé,

un papillon de couleur rougeoyante,

de couleur incendie, de couleur inextinguible,

de couleur humaine dans sa duplicité humaine.

 

13. Ruine et cendre

 

Ruine et cendre les années tombées

dans le précipice de la mémoire

avec tout ce qu’alors nous avons été,

avec nos misères et nos déroutes.

 

Il ne se rappelle plus celui qui laissant d’être

continua sa marche, transporté

tout en se retournant sans cesse,

sans jamais revenir à l’enfant blessé.

 

En une seule gorgée l’hydromel

de l’homme dressé sur sa monture, 

et le néfaste coup de fiel amer

sur le chemin de ne jamais nous revoir.

 

Dans le fond sans fond de la mémoire

tous nous sommes précipités, 

nous attendant sans visage à l’heure

de ne revenir jamais ni d’être découverts.

 

21. Pythique

 

Un seul poème d’amour,

un chant unique à l’éternel,

une tapisserie, une mosaïque

de luisante pierrerie,

une mélodie stellaire

aux notes mathématiques,

un hymne pythique pour le coeur.

 

A moi les muses, à moi Euterpe,

à moi la danse des mots

tramés de manière olympique,

à moi la lyre apolinienne

aux sonorités astrales.

 

Un seul poème d’amour, 

un rameau de trilles,

un chant pour l’éternel,

et puis dormir pour toujours,

puis vivre pour toujours,

puis chanter pour l’éternité.

 

español

français

 

2. Anunciación

 

Un ángel de niebla y ceniza

viniera a mí en el atardecer

con su muda voz sacudida,

y abriera desmesuradamente

sus ojos sin dimensión,

sus ojos vacíos navegando.

 

Viniera en el atardecer

hasta mi distante ventana,

y sacudiera su voz

de áfonas sonoridades,

de áfona intemperie tonal,

al tardío atardecer,

envuelto en insondable niebla.

 

Y me mirara con sus ojos

inalcansablemente lejanos,

errantes por la interioridad

de mis criaturas inconsolables.

 

Un ángel de niebla y ceniza,

un ángel de despiadada mudez

frente a mi remota ventana,

con sus labios inútiles llamando,

irreconociblemente mío.

 

 

3. Aullido

 

Alguien parecido a mí

el que desde los bosques

un aullido de animal extinto,

un grito agudo prolongándose,

conmoviendo la noche.

 

Hijo mío, hermano, sombra

de mi vida desnuda en medio

de despiadadas bestias,

 

ni tú ni yo, ni nosotros,

ni ninguno ni nadie yo,

el que con tantos rostros

y con tantos nombres,

y ni una sola identidad

en la sed del acoso.

 

Tal vez a mí parecido,

tal vez yo mismo, tal vez

ninguno de nosotros,

o todos de una sola vez.

 

Un aullido de bestia herida,

un grito de aguda intensidad

en la espesura del bosque,

en la espesa ceguedad.

 

6. Hora

 

Pródiga de emanaciones

la hora que en mi reloj

detenida y derramada,

pródiga de criaturas

bullendo en torno de mí

con su sutil zumbido.

 

Algo que indefinible,

que infiniblemente

lo que su voz descalza,

lo que su voz en la hora

de misteriosa entidad

succionando el tiempo.

 

Desde dentro de las cosas,

a débiles vagidos,

permaneciéndose y yéndose,

o precipitadamente

a través de la habitación,

 

hora, tu espesa melena

inaprensible y fugaz,

tu entidad de fantasma

rodeada de objetos

y plena de desnudez.

 

Pródiga de emanaciones

lo que indefiniblemente

dormido en mi reloj,

llorando con su voz descalza.

 

9. Casas al atardecer

 

Casas al atardecer

en ningún domicilio

domiciliadas,

absortas en la transición

de la claridad menguante

a la creciente obscuridad.

 

Pesadas de maderas

húmedas amamantadas,

de espacios atiborrados

de una espesa magnitud,

húmedas en el paisaje

sus tectónicas raíces,

 

y tan inconsistente

su ceñuda gravedad

poblada de ventanas,

tan de viaje por el aire

con su irreal tripulación

de vidas vesperales.

 

A ningún destinatario

las cartas ultramontanas

caídas a tu cuarto obscuro,

y ningún mensaje el humo

de naves navegando

en la mar crespuscularia.

 

Sencillamante casas

al atardecer dispuestas

en la realidad migrante,

en las hilachas de luz,

en la vaguedad del día

irreal tambaleante.

 

 

10. Adormideras

 

En la paz de las adormideras

desplegar, de súbito, las alas,

y dejar de ser y seguir siendo

en la transposición cardinal

de tiempo y conciencia terrestres.

 

Así como si ni origen ni rumbo,

como si ni destino ni nenúfar

en la nebulosa amnesia urdida

en torno a la luz y lo viviente.

 

Adentro de mí, y de mí ausente,

errante de mí en la obnubilencia

de renuncia y negación, de cancela

y cerrojo en la hermenéutica

del ser de sí mismo despojado.

 

Toda una larga historia del efímero

gusano encerrado en su capullo,

hilando, tejiendo su indumentaria

de sueños despiadadamente rotos,

despiadadamente terrrestres.

 

En el follaje de las adormideras

el indefinible especimen astral

jocundo de lúcida ceguera,

ebrio de un narcótico intemporal

en la órbita de lo inenarrable.

 

La realidad tu capullo infranqueable,

tu celda monacal sellada.

Pero un sólo golpe de adormideras,

una inhalación de aromas órficos,

y tu estúpida conciencia trascendida,

tu regreso a la amnesia originaria.

 

 

11. Mariposa

 

Ocurra una flor inédita,

ocurra un insólito perfume

desde el útero de las cosas,

una mariposa arrebolada

en un color de inextinta llama,

en un espectro de lítico fuego.

 

Despréndase inesperadamente,

de súbito y en alto sigilo

con sus invencibles atributos,

con sus facultades omnímodas

desde la vagina impalpable,

desde el manantial del misterio.

 

Llegue hasta nosotros su irradiación,

llegue hasta nosotros su fuerza oculta,

y disuélvanse en polvo y silencio

las maquinaciones diabólicas

de aquello en nosotros subyacente,

de lo que en nuestra humana doblez.

 

Ocurra en su envolvente inanidad,

ocurra en su arrolladora impotencia,

llena de impalpable fuego digital,

llena de incombustibles llamas secas.

 

Una flor inédita erigida,

un perfume insólito rociado,

una mariposa color arrebol,

color incendio, color inextinto,

color humano en su humana doblez

 

 

13. Ruina y ceniza

 

Ruina y ceniza los años caídos

al precipicio de la memoria

con todo lo que entonces hemos sido,

con nuestras miserias y derrotas.

 

Ya no recuerde el que dejando de ser

prosiguió su marcha, transferido

al mismo que tanto y que tanto volver,

y no regresar nunca al niño herido.

 

En un único sorbo la hidromiel

del varón enhiesto en su cabalgadura,

y el infausto trago de amarga hiel

camino de no reencontrarnos nunca.

 

En el fondo sin fondo de la memoria

todos nosotros que precipitados,

esperándonos sin rostro en la hora

de no volver jamás ni ser hallados.

 

 

21. Pítica

 

Un sólo poema de amor,

un único canto a lo eterno,

un tapiz, un mosaico

de reluciente pedrería,

una melodía estelar

de matemáticas notas,

un himno pítico al corazón.

 

A mí la musas, a mí Euterpe,

a mí la danza de vocablos

olímpicamente entretejidos,

a mí la apolínea lira

de astrales tañidos.

 

Un sólo poema de amor,

un ramillete de trinos,

un canto para lo eterno,

 

y después dormir para siempre,

después vivir para siempre,

después cantar por la eternidad.

 

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -