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Article publié le 25 août 2005. oOo
[Association Culturelle Les Myrtes - es.geocities.com/cultural_myrtos/, Séville, août 2005 (sélection) Traduit par Marie SAGAIE-DOUVE 2. Annonciation
Un ange de brume et de cendre viendrait vers moi au crépuscule avec sa voix muette d’émotion, et il ouvrirait démesurément ses yeux sans dimension, ses yeux flottant dans le vide.
Il viendrait au crépuscule jusqu’à ma fenêtre distante, et retentirait sa voix de sonorités aphones, d’aphone intempérie tonale, dans le crépuscule crépusculaire, enveloppé d’une brume insondable.
Et il me regarderait de ses yeux démesurément lointains, errant dans l’intériorité de mes créatures inconsolables.
Un ange de brume et de cendre, un ange cruellement muet face à ma fenêtre au loin, avec ses lèvres inutiles appelant, imperceptiblement mien.
3. Hurlement
Quelqu’un semblable à moi lequel du fond des bois bouleversant la nuit d’un hurlement d’animal mort, d’un cri aigu se prolongeant.
Fils mien, frère, ombre de ma vie mise à nu au milieu de bêtes cruelles,
ni toi ni moi, ni nous, ni aucun ni personne moi, celui avec tant de visages et avec tant de noms, et pas même d’identité dans la soif de la traque.
Peut-être semblable à moi, peut-être moi-même, peut-être aucun de nous, ou tous ensemble.
Un hurlement de bête blessée, un cri de grande intensité dans l’épaisseur du bois, dans l’épaisse obscurité.
6. Heure
Prodigue en émanations l’heure de ma montre arrêtée éparpillée, prodigue en créatures grouillant autour de moi avec leur subtil bourdonnement.
Quelque chose d’indéfini, infiniment cette voix nue, cette voix à l’heure de mystérieuse entité aspirant le temps.
Depuis l’intérieur des choses, en faibles vagissements, demeurant et fuyant, ou se précipitant à travers la chambre,
heure, à la chevelure épaisse insaisissable et fugace, entité de rêve entourée d’objets et pleine de nudité.
Prodigue en émnanations cela indéfiniment endormi dans ma montre, pleurant de sa voix nue. 9. Maisons au crépuscule
Maisons au crépuscule en aucun domicile domiciliées, absorbées dans la transition de la clarté faiblissante à la croissante obscurité.
Lourdes de poutres nourries d’humidité, d’espaces saturés d’une épaisse magnitude, avec leurs racines tectoniques humides dans le paysage,
et tellement inconsistant leur air grave et sévère peuplé de fenêtres, tellement mobile dans l’air avec son équipage irréel de vies vespérales.
A aucun destinataire les cartes d’au-delà les monts tombées dans ta chambre obscure, et sans message la fumée de navires naviguant sur la mer crépusculaire.
Simplement des maisons au crépuscule disposées dans la réalité migrante, dans les rais de lumière, dans l’incertitude du jour titubant irréel.
10. Pavots
Dans la paix des pavots déplier, soudain, les ailes, et cesser d’être et continuer dans la métamorphose totale du temps et de la conscience terrestres.
Ainsi comme sans origine ni appartenance, comme sans destin ni nénuphar dans la nébuleuse amnésie ourdie autour de la lumière et du vivant.
A l’intérieur de moi, et absent de moi, me fuyant dans l’évanescence du renoncement et du déni, de la clôture et du verrou dans l’herméneutique de l’être dépouillé de lui-même.
Toute la longue histoire de l’éphémère ver enfermé dans son cocon, filant, tissant sa tenue de rêves cruellement brisés, cruellement terrestres.
Dans le feuillage des pavots l’indéfinissable spécimen astral joyeux de lucide cécité, ivre d’un narcotique intemporel dans l’orbite de l’inénarrable.
La réalité ton cocon inentamable, ta cellule monacale scellée. Mais une seule prise de pavots, une inhalation d’arômes orphiques, et ta stupide conscience transcendée, ton retour à l’amnésie originaire.
11. Papillon
Que se présente une fleur inouïe, que se présente un parfum insolite depuis l’utérus des choses, un papillon rougeoyant couleur de flamme inextinguible, dans un spectre de feu lithique.
Qu’il se défasse fortuitement, soudain et en grand secret de ses inséparables attributs, de ses facultés polyvalentes depuis le vagin impalpable, depuis la source du mystère.
Qu’arrive jusqu’à nous son irradiation, qu’arrive jusqu’à nous sa force occulte, et que se réduisent en poudre et en silence, les machinations diaboliques de ce qui gît en nous, qui fait notre duplicité humaine.
Qu’il se présente dans son inanité enveloppante, qu’il se présente dans son impuissance triomphante, pleine de feu digital impalpable, pleine de flammes sèches incombustibles.
Une fleur inouïe érigée, un parfum insolite disséminé, un papillon de couleur rougeoyante, de couleur incendie, de couleur inextinguible, de couleur humaine dans sa duplicité humaine.
13. Ruine et cendre
Ruine et cendre les années tombées dans le précipice de la mémoire avec tout ce qu’alors nous avons été, avec nos misères et nos déroutes.
Il ne se rappelle plus celui qui laissant d’être continua sa marche, transporté tout en se retournant sans cesse, sans jamais revenir à l’enfant blessé.
En une seule gorgée l’hydromel de l’homme dressé sur sa monture, et le néfaste coup de fiel amer sur le chemin de ne jamais nous revoir.
Dans le fond sans fond de la mémoire tous nous sommes précipités, nous attendant sans visage à l’heure de ne revenir jamais ni d’être découverts.
21. Pythique
Un seul poème d’amour, un chant unique à l’éternel, une tapisserie, une mosaïque de luisante pierrerie, une mélodie stellaire aux notes mathématiques, un hymne pythique pour le coeur.
A moi les muses, à moi Euterpe, à moi la danse des mots tramés de manière olympique, à moi la lyre apolinienne aux sonorités astrales.
Un seul poème d’amour, un rameau de trilles, un chant pour l’éternel, et puis dormir pour toujours, puis vivre pour toujours, puis chanter pour l’éternité.
2. Anunciación
Un ángel de niebla y ceniza viniera a mí en el atardecer con su muda voz sacudida, y abriera desmesuradamente sus ojos sin dimensión, sus ojos vacíos navegando.
Viniera en el atardecer hasta mi distante ventana, y sacudiera su voz de áfonas sonoridades, de áfona intemperie tonal, al tardío atardecer, envuelto en insondable niebla.
Y me mirara con sus ojos inalcansablemente lejanos, errantes por la interioridad de mis criaturas inconsolables.
Un ángel de niebla y ceniza, un ángel de despiadada mudez frente a mi remota ventana, con sus labios inútiles llamando, irreconociblemente mío.
3. Aullido
Alguien parecido a mí el que desde los bosques un aullido de animal extinto, un grito agudo prolongándose, conmoviendo la noche.
Hijo mío, hermano, sombra de mi vida desnuda en medio de despiadadas bestias,
ni tú ni yo, ni nosotros, ni ninguno ni nadie yo, el que con tantos rostros y con tantos nombres, y ni una sola identidad en la sed del acoso.
Tal vez a mí parecido, tal vez yo mismo, tal vez ninguno de nosotros, o todos de una sola vez.
Un aullido de bestia herida, un grito de aguda intensidad en la espesura del bosque, en la espesa ceguedad.
6. Hora
Pródiga de emanaciones la hora que en mi reloj detenida y derramada, pródiga de criaturas bullendo en torno de mí con su sutil zumbido.
Algo que indefinible, que infiniblemente lo que su voz descalza, lo que su voz en la hora de misteriosa entidad succionando el tiempo.
Desde dentro de las cosas, a débiles vagidos, permaneciéndose y yéndose, o precipitadamente a través de la habitación,
hora, tu espesa melena inaprensible y fugaz, tu entidad de fantasma rodeada de objetos y plena de desnudez.
Pródiga de emanaciones lo que indefiniblemente dormido en mi reloj, llorando con su voz descalza.
9. Casas al atardecer
Casas al atardecer en ningún domicilio domiciliadas, absortas en la transición de la claridad menguante a la creciente obscuridad.
Pesadas de maderas húmedas amamantadas, de espacios atiborrados de una espesa magnitud, húmedas en el paisaje sus tectónicas raíces,
y tan inconsistente su ceñuda gravedad poblada de ventanas, tan de viaje por el aire con su irreal tripulación de vidas vesperales.
A ningún destinatario las cartas ultramontanas caídas a tu cuarto obscuro, y ningún mensaje el humo de naves navegando en la mar crespuscularia.
Sencillamante casas al atardecer dispuestas en la realidad migrante, en las hilachas de luz, en la vaguedad del día irreal tambaleante.
10. Adormideras
En la paz de las adormideras desplegar, de súbito, las alas, y dejar de ser y seguir siendo en la transposición cardinal de tiempo y conciencia terrestres.
Así como si ni origen ni rumbo, como si ni destino ni nenúfar en la nebulosa amnesia urdida en torno a la luz y lo viviente.
Adentro de mí, y de mí ausente, errante de mí en la obnubilencia de renuncia y negación, de cancela y cerrojo en la hermenéutica del ser de sí mismo despojado.
Toda una larga historia del efímero gusano encerrado en su capullo, hilando, tejiendo su indumentaria de sueños despiadadamente rotos, despiadadamente terrrestres.
En el follaje de las adormideras el indefinible especimen astral jocundo de lúcida ceguera, ebrio de un narcótico intemporal en la órbita de lo inenarrable.
La realidad tu capullo infranqueable, tu celda monacal sellada. Pero un sólo golpe de adormideras, una inhalación de aromas órficos, y tu estúpida conciencia trascendida, tu regreso a la amnesia originaria.
11. Mariposa
Ocurra una flor inédita, ocurra un insólito perfume desde el útero de las cosas, una mariposa arrebolada en un color de inextinta llama, en un espectro de lítico fuego.
Despréndase inesperadamente, de súbito y en alto sigilo con sus invencibles atributos, con sus facultades omnímodas desde la vagina impalpable, desde el manantial del misterio.
Llegue hasta nosotros su irradiación, llegue hasta nosotros su fuerza oculta, y disuélvanse en polvo y silencio las maquinaciones diabólicas de aquello en nosotros subyacente, de lo que en nuestra humana doblez.
Ocurra en su envolvente inanidad, ocurra en su arrolladora impotencia, llena de impalpable fuego digital, llena de incombustibles llamas secas.
Una flor inédita erigida, un perfume insólito rociado, una mariposa color arrebol, color incendio, color inextinto, color humano en su humana doblez
13. Ruina y ceniza
Ruina y ceniza los años caídos al precipicio de la memoria con todo lo que entonces hemos sido, con nuestras miserias y derrotas.
Ya no recuerde el que dejando de ser prosiguió su marcha, transferido al mismo que tanto y que tanto volver, y no regresar nunca al niño herido.
En un único sorbo la hidromiel del varón enhiesto en su cabalgadura, y el infausto trago de amarga hiel camino de no reencontrarnos nunca.
En el fondo sin fondo de la memoria todos nosotros que precipitados, esperándonos sin rostro en la hora de no volver jamás ni ser hallados.
21. Pítica
Un sólo poema de amor, un único canto a lo eterno, un tapiz, un mosaico de reluciente pedrería, una melodía estelar de matemáticas notas, un himno pítico al corazón.
A mí la musas, a mí Euterpe, a mí la danza de vocablos olímpicamente entretejidos, a mí la apolínea lira de astrales tañidos.
Un sólo poema de amor, un ramillete de trinos, un canto para lo eterno,
y después dormir para siempre, después vivir para siempre, después cantar por la eternidad.
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