Au centre d’un lakou-fanmi poussiéreux
que hantent les loas et les génies tutélaires
se dresse fier ,le géant, l’arbre séculaire,
le gardien des âges qui contemple les cieux.
Sous l’implacable brasier de l’astre de feu,
il s’élance massif,puissant et redoutable,
abritant, généreux,dans sa cîme vénérable
les oise,aux musiciens et l’âme des aïeux.
Le vent impétueux qui accourt en fureur
dans son cortège tourbillonnant de poussière
vient ,contre les plis de son front si austère,
se briser en jetant de terribles clameurs.
Ses robustes racines qui râclent la terre
pareilles à des serpents se tordant au soleil,
regorgent de sève vive et du sang vermeil
de l’Afrique ancestrale aux brousses de mystères.
Il est l’arbre protecteur et l’ange gardien,
le pilier vivant de la liberté conquise
que par des danses et des incantations soumises,
le village tout à la fois révère et craintEt la nuit,quand se font les rites ténébreux
des paysans craintifs,implorant les bons loas,
l’ombre sinistre et farouche du papa-loa
danse tel un baka sur son tronc vigoureux.