Le choix d’un poste d’observation ne se fait pas au hasard — on sait ce qu’on cherche — on ne sait pas ce qu’on va trouver — devant le « Papagayo », je sais ce que je vais trouver — mais ce n’est pas par hasard que je choisis cette anfractuosité — si c’est le terme qui convient à ce porche — cette entrée devais-je dire, car on m’interrompt souvent — ce qui m’apparaît comme autant de provocations — et j’ai quelquefois des mots avec ces habitants qui me dévisagent parce que mes vêtements sont les leurs — et que mon visage est aussi glabre que les leurs — les mêmes mains parlent en même temps — je suis des leurs et je n’explique pas ce que je fais ici — dans cette ombre que j’ai fabriquée en brisant toutes les sources de lumières artificielles — « si c’est vous, on le saura tôt ou tard ! » — Ils ne sauront rien de plus — ils devront se contenter de ce que je leur donne à penser — actionnant la pierre de leurs briquets — et disparaissant dans l’ombre mouvante de l’ascenseur en même temps que leurs voix s’entrechoquant — l’un d’eux plus virulent que les autres — un autre s’évertuant à minimiser l’« affaire » — comme si c’était de ce côté que les choses se passaient — comme si l’entrée du Papagayo n’avait pas l’importance que je lui accordais momentanément — voyant ces visages se ressembler tandis que je m’efforçais d’en distinguer les différences — fasciné que j’étais par l’être pris en flagrant délit d’enfantillage — entrant avec lui dans ce mélange de passions aussi peu diverses et représentatives que possible — comme si je ne le savais pas déjà — importuné par les habitants de l’immeuble qui me posent toujours les mêmes questions — n’ayant pas trouvé un seul moment de paix intérieure pour mémoriser le spectacle du divertissement — pouvant à peine distinguer l’homme de la femme — me fiant aux cuisses rapides et aux effluves tournoyantes — parfums et fumées tournoyant dans l’air saturé de conversations ne me concernant pas alors que je me sens au centre de ce qui va immanquablement se passer si je n’interviens pas.