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Journées (Patrick Cintas) - 1ère partie
Gisant des morènes

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 Article publié le 5 juillet 2012.

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Toujours glissant sur cette oblique raison d’exister — ne pas revenir — cueillir l’instant suivant au vol de la même erreur — recommencer dans l’ombre qu’elle produit — la chance s’amenuisant — le geste ralenti dans la seule intention de ne pas manquer — pour la première fois ! — ce rendez-vous avec le silence — glissements parallèles — exactement pris — entre les objets et ce qui devrait être — mouches fixées des tapisseries — craquelures à la surface de lumière — comme si quelqu’un arrivait pour ne rien dire de plus — s’ajoutant aux carreaux — ne franchissant pas le perron gris et mouillé — porte dans l’angle mort ainsi revu — une fleur penchait au soleil — rouge comme le sang — l’odeur d’un autre temps s’imposait à l’esprit — on voyait la nuit venir — en pleine après-midi ! — plaouch d’un abreuvoir — jambes rapides et nues — rires peut-être — quelqu’un disait que sans joie on n’a aucune chance de comprendre ce qui se passe — et c’est plus tard que je me rendis compte que j’étais cette voix — et que personne — heureusement ! — ne m’avait entendu — toujours en crabe sur cette pente — résistant sans forcer le destin — sans chercher à se faire aimer — l’éphémère est un mot sans contenu — ce qui n’arrive pas n’est jamais arrivé — plaouch ! — une vache paissant — glouglou des fontaines soudain réveillées — on entendait l’eau prendre de l’importance — gisants des morènes ! — ils tournoyaient en nous apostrophant — plaouch ! — la porte claque — le vent se lève — emporte des feuilles — caresse le temps — clappement d’un enfant étonné — « Tu ne vas pas me croire ! » — les mouches s’agitaient sans quitter la crasse des tapisseries — « Tu ne devineras pas ! » — sous la porte, des doigts fouillaient l’ombre — « Ne le laisse pas entrer, je t’en prie ! » — j’étais à proximité de ce tremblement — je ne devinais rien encore — plaouch ! — les doigts disparurent — maintenant, ils grattaient la porte — grattaient ce dos récalcitrant — s’entendaient avec lui — moi comme un crabe reconnaissant le sable où je suis né — voyant l’eau reformer mes pas — sans cette dilution attendue depuis longtemps — deux êtres se chamaillant à propos de ce qui donne un sens à leur existence — j’allais passer la nuit avec elle — gisant des morènes.

 

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