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Sous l'écorce du jour
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 Article publié le 19 mai 2013.

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Sous l’écorce du jour perce l’envie d’être soi.

C’est lent, très lent, ce processus, larvaire en tout premier lieu, et le lieu, c’est nous pas tout à fait entier, bien que, dans l’éclat de la jeunesse, l’on incline à se croire « entier ».

Oui, on avance masqué d’abord, et on ne le sait pas. Il faut des années pour s’en apercevoir.

C’est un visage de femme qui nous ouvre les yeux sur nous-mêmes, fait tomber le masque qui colle à la peau, pour nous révéler à nous-mêmes.

Ne devient pas papillon fidèle qui veut, attaché à l’unique fleur. Il y faut du temps, et surtout la chance unique, celle qui passe une fois dans une vie et qu’il faut saisir avec délicatesse et fermeté à la fois.

Seule une femme unique fera de nous un homme entier, pour notre plus grande joie à tous les deux, car elle aussi naît à elle-même une seconde fois en accouchant de ce désir ancré si profondément en nous : aimer, être aimé, d’une seule traite, sans hiatus.

C’est une envie solaire, une envie à partager, une envie radieuse qui donne envie de rire aux éclats : oui, on se doit à la lumière qui nous porte et qu’on porte en soi, et cette lumière qui appartient à tous et à toutes, c’est avec un seul être qu’on désire la partager pour la magnifier.

On se sent papillon amoureux du vent qui se grise de liberté, avec au cœur la certitude de n’appartenir qu’à une seule fleur.

Cette magnificence chemine lentement à travers les interstices du temps, celui que, maladroitement d’abord, l’on se donne, pour y réfléchir tout à loisir, dans la fièvre aussi, parfois, de nuits devenues blanches.

Vient un jour où, n’y tenant plus, l’on se jette à l’eau. Ca commence par des rêves sourds qui cognent dans la poitrine, ça nous poursuit des jours, des mois, des années, et puis, c’est comme le point du jour, ça perce la grisaille du concept, ça rougeoie du côté du cœur, ça envahit le corps tout entier de lumière douce : la caresse du temps nous effleure, en la personne d’une femme à nulle autre pareille.

Elle seule a ce don : nous rendre unique aux yeux du monde.

Et on lui rend la pareille, on se ferait tuer pour elle, mais ce don à la vie qu’elle est toute entière dans nos bras, sous nos coups de reins ou nos coups de langue, sous la poussée ferme de nos doigts fureteurs, nous incline vers la vie, la vie radieuse, la vie solaire qu’elle seule, encore et toujours, magnifie dans ses gémissements et ses râles, l’épaisseur charnue de ses baisers mouillés, ses étreintes captatrices, ses élans de fête, ses cris et ses chuchotements, ses audaces de femme qui laisse aller sa bouche et ses mains où bon lui semble.

On ne voue pas sa vie à l’éphémère.

Cette vérité nue, vécue peau à peau, à couper le souffle, elle accompagne une vie entière.

Au plus fort de leur étreinte, je crois que c’est elle que vivent les amants heureux de l’être.

 

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