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Article publié le 16 juin 2013. oOo On ne donne pas la vie, on la transmet, et une femme qui devient mère ne donne pas la vie, elle met au monde un enfant qu’elle dit être son enfant. L’adjectif possessif est déjà en soi un abus de langage qui scelle le destin d’un enfant aux prises avec une mère qui ne trouverait pas à côté d’elle un homme capable d’être le père qui, outre le fait qu’il transmet la vie au même titre que la mère, transmet l’interdit de l’inceste. Le rôle du père consiste à ne pas être une mère-bis, il consiste au contraire à rappeler à la mère de leur enfant qu’elle est femme, avant et après la mise au monde de l’enfant qu’elle dit être son enfant. C’est là qu’une autre insuffisance peut se faire jour du côté de l’homme qui n’assume pas son rôle de père : certains hommes s’effacent en tant qu’homme devant leur femme devenue mère, abdique non seulement la transmission de l’interdit de l’inceste, en encourageant par leur absence un lien fusionnel, mais aussi et surtout laissent leur femme être avant tout une mère au détriment de sa « capacité sexuelle », qui excède largement la procréation. A y bien réfléchir, seule la femme est à même de dissocier pleinement le plaisir sexuel et la procréation, par le fait qu’elle dispose d’un clitoris qui ne sert qu’à donner du plaisir, alors que l’homme, pour avoir du plaisir, en passe nécessairement par l’éjaculation. On rétorquera que la nature a « inventé » le clitoris pour donner envie d’avoir des rapports sexuels : sorte de fonction d’appel où le plaisir ressenti inciterait à avoir des rapports sexuels qui aboutissent, tôt ou tard, à la procréation. |
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