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Pur malt et picholines
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 Article publié le 7 juillet 2013.

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Certains entendent creuser les taupes sous la lune je suis de ceux là. C’est un bruit silencieux. On peut dire inaudible. Car on n’entend rien. Moi j’entends sans entendre leurs creusements lunaires sous terre où mes secrets sont dispersés qui trouvent sous la dent de ces petits rongeurs aussi sous le piochage de leurs doigts griffus un regain de malice un regain de mystère et de dévoilement. Si bien que sous mes pas ce qui préside ou donne le sens de la marche est écrasé plus instantanément qu’une pensée avec je dois le dire non pas un plaisir mais la belle évidence de marcher profondément à la surface de ce creusement que je dis lunaire. Et je pourrais aussi fouiller dans les étoiles lesquelles sont aussi dentues et griffues que les taupes et qui de se nourrir de mes secrets brillent comme font les cataphotes de vélos ou autres véhicules à guidons et roues qui font grincer le rêve de brouiller les pistes et de ne pas tomber dans le panneau de la liberté chérie que certains magnifient en la faisant bronzer de discours en discours depuis la convention. La liberté par ci la liberté par là lui tracer un chemin et lui ouvrir un gouffre où tout est ordonné proprement sans bavures et bien sûr sans chaos sans déviation ni qu’est-ce. Ce sont nos désirs qui sont libres pas nous. Et quant à l’attraction négative de Kant j’avoue m’en repaître parfois m’effrayer dans un pyjama tremblotant et blanc tout fleuri de blanc avec l’œil allumé des taupes sous la terre l’œil donc fermé terreux bordé de ciel en négatif de ciel terreux pour les vivants pas morts encore. Mais encore c’est ce que la mort dit à la vie et à rebours et à plus soif comme les taupes creusant sans cesse des galeries guettées de part et d’autre par des connards qui veulent les baiser disant putains de fouillent-terre. Alors je sors la tête un petit peu la lèvre retournée sur du sale et du baveux si bien qu’ils se retirent et courent plus loin vers du vieux de l’ancien du lisible du propre et du style cleanex militant du facile et du compréhensible genre beau et rafraichissant. Comme un jour ce faux chien rouquin malodorant qui tentait de mordre cette lèvre prête à tous les forts baisers ce nez avide et rutilant que je sortis vers un relent d’amour qui sentait dans un coin obscur de l’univers et que je fis japper (le chien) comme un humain. C’était un vrai humain criant vous êtes un sacré cochon un malappris un mauvais écrivain une taupe de merde. Il agitait sa queue en forme de vaporisateur de vieux crachats pour tuer les nuisibles qui remuent la nuit du jour avec les dents les griffes les poumons le foie et les narines les couilles et tout le ciel de son soma au poil brillant et doux au toucher à la lettre à faire crépiter sous les doigts. Mais assez et laissons les taupes ce n’était qu’un exemple une façon de dire je me sens en forme je me sens en monde qui va son traintrain qui va pour tout dire à sang et à cris tout en images en bombes et crosses qu’on se cherche à coup de goupillons et autres chapelets barbus et chevrotants lourdes armes modernes pour vieux contentieux et débiles croyances. Mais laissons ce qui n’a aucun rapport avec ce truc qui est de trouver le lieu adéquat où léger se construire un ciel bien terre à terre entre cette fissure dont je parle trop mal sans fausse liberté mais en suivant le cours des choses aussi vraies que la chaise où je suis pour écrire. Aussi vraies que le rêve est vrai et la salade et le piment qu’on mange pour bander quand l’âge est arrivé de mollir comme la poésie d’aujourd’hui ou le roman de gare illisible pour que l’on comprenne sans avoir à réfléchir penser se poser la question de qui suis-je de qui est l’autre tout en écoutant le plus criard possible le un deux un deux bien pop mon général les mains prises les trous bouchés pour mieux communiquer. Moi qui ne pense qu’à niquer ce rien qui est mon tout ma chère entente avec la vie et la réalité entière rêve et veille ma biographie de vous masser et sans message pour parler de ce qui de vous de tous me chatouille quand un cul ou un beau visage me retourne jusqu’à me forcer à me retourner sur et dans et sur les bords poilus de l’injonction féroce et douce. Intolérable enfer d’un paradis entrevu puis perdu jusqu’au délice. Aussi comme quand je me touche pour toucher le lieu que je suis permanent et changeant entre deux. Entre deux où je suis. Où tu es. Où es tu. Où es tu je parle de l’amour je vous écris l’amour qui est une question la vraie la seule en somme la somme. Donc le donc. Et donc que je vous parle de Monique et de Florence et de Nicole et Cunégonde et Majuscule Donc et tout ce grand écart d’être et d’avoir été quand bien même on se sent vieillir mal écrire (je fais l’idiot je fais semblant me fous le style au cul sans vaseline) et me fous sans m’en foutre de tout ce merdier de crimes viols tortures tutti quanti. Et plus je dis si vous étiez vivants vous seriez morts au coup par coup sans y penser dans l’harmonie universelle dont on parle mal et à travers. + travers écoutez ce que je fais entendre là de. Mais je risque fort en continuant de m’embrouiller et de vous embrouiller et de mal dire mais attention non pas de mal écrire pas de confusion. Plus haut je vous disais que je ne m’en fous pas mais que pour continuer à être et pour tout dire ou essayer là je m’embrouille et souvent on me dit méchamment que je pense mal que je dis des choses fausses et que je ne vois pas les causes et le social que les maux que les mots. Je dis si vous pensiez vraiment et bien à fond introduisiez votre pensée dans le fondement du réel colossal dans le cul de la chose à fond vous perdriez étonnés votre conviction et donc votre pucelage humanitaire toutes vos croyances et sentiriez la chose à fond dans votre enfin le votre et. Mais j’arrête je radote. Dire est sans fondement. Donc plutôt la surface donc la peau des os je déteste les discussions les entretiens sur ci ou ça censés résoudre les questions sur ceci ou cela je déteste les faux débats qui cerneront je préfère débattre et me noyer dedans ne pas chercher l’enfin bon et vrai confetti parmi les confettis. Je vous entends devine ne pensez qu’à vous bien sûr votre argument si tout le monde s’en foutait comme vous ce serait. Mais vous ne vous en foutez pas depuis toujours et cependant c’est. Mais un jour que je lisais mes poèmes en public un public se leva pour me lancer c’est incompréhensible obscur et insultant pourquoi faire si compliqué quand simple on peut. Et bafouilla que parler clair était profond et remua la vase de son énoncé de plus en plus parlant de sa vie universitaire en parlant fort. Et je restai stoïque. Et un autre public se leva pour répondre à ma place à ce dément ce héros du lisible en clair donc qui aimait que l’on dise il pleut quand il pleuvait. Cet autre public argumenta sur le fait que la poésie c’était plonger dans les zones obscures de l’être. Et les deux publics de se rasseoir et moi de continuer à lire mes poèmes en mettant de l’accent en musiquant les vers en pensant au buffet qui m’attendait donné en l’honneur du poète en l’honneur de la ville et en l’honneur de rien. J’aime les cacahuètes et l’Irlandais pur malt et décidai qu’ils en avaient assez que j’arrêtais. Un public assoiffé opina et basta je range mes feuillets en pensant voila comment s’instaurent les malentendus programmés avec les alibis culturels poésie qu’on écoute pour ne pas la lire conférences surtout des vedettes de la pensée célébrant une messe athée ou religieuse mais le même dieu invoqué le Moi conférencier et ne m’oubliez pas ne me descendez pas de ma montagne mes disciples chers mes agneaux mes lecteurs à penser comme moi donc je déteste ces invitations où l’on vous dit (souvent les bons amis jouent les intermédiaires les entremetteurs) : tel veut voudrait souhaite se morfond vraiment de vous connaître. Çà c’est le piège à con où pourtant très souvent je me laisse attraper. Ont-ils un bon pur malt ? y a-t-il une femme accorte une fillette aux yeux dégoulinant d’imploration sur l’inconnu le chatouilleux prurit de l’inconnu ? Et c’est toujours le bide. Ils voudraient tant parler de votre poésie qu’ils adorent et de vos romans qu’ils ont du mal à digérer mais qu’ils trouvent savants intelligents mon cul et quand on est sur place on parle de ceci de cela et de rien qu’ils ignorent bien sûr. Le rien c’est pour les vrais vivants les affranchis les immoraux qui disent qu’ils n’ont rien à dire que ce rien monumental qui est le tout de notre vie la non classée la non requise. Un jour du coq à l’âne comme j’aime bien sauter j’ai osé dire que le cri de Munch était un mauvais tableau une vraie croûte ajoutant enfin pour moi pour rassurer avoir l’air de ne pas parler dans l’absolu. C’était pourtant le cas. Et l’autre de parler du sentiment que tout criait en lui et avec lui le monde entier et l’univers et il gueulait lui aussi pour énoncer ce que le monde aussi disait était écrit. Je lui rétorquai donc que c’était peut-être vrai ce qu’il disait pensant ce qu’ils disaient partout mais que ça n’empêchait que si l’idée était bien ça il n’empêchait que le tableau était mauvais que l’anecdote seule du tableau donnait l’idée la suggérait mais la peinture était pour moi et j’insistai sur le pour moi menteur était mauvaise était mal peinte je regrette. Et pourtant me rétorqua-t-on de toutes parts toute la table le cri coûte la peau des fesses des millions. Ah donc je dois me tromper c’est un tableau génial sifflai-je en souhaitant les voir morts voir morts tous les connards qui trouvent cette croûte géniale. Le chef-d’œuvre tant psychologique et précurseur des temps présents incontestable sirota un financier amateur d’art un spécialiste en bout de table qui fumait comme un pompier. J’aurais dû la fermer me dit ma femme encore une occasion perdue de me taire sachant que bon d’accord. D’accord on peut parler de rien dans ce monde où est reine la crasse inculture et le fric roi le tape cul du samedi soir et le foot qui prouve bien l’adage ‘’con comme ses pieds’’. Je dis ce que je pense que je sens et j’avoue que souvent je contre pour contrer le receveur d’idées sous plastique et soldées. Si bien que je sais ne pas plaire à beaucoup : Comment vous n’aimez pas ceci alors que tout le monde adore. Je ne suis pas ce tout le monde heureusement comme cet universitaire obtus qui me soutenait que la photographie était supérieure à la peinture puisqu’elle reproduisait la réalité qu’elle était ressemblante et que cette peinture n’avait plus raison d’être. Toi non plus pensai-je et je l’assassinai en pensée. Ou comme ce vieux critique soutenant que Pollock n’était qu’un fumiste et sa façon de cracher sur ce génie n’était pas que volontaire mais surtout naturelle à cause de son vieux dentier du temps passé. Ne parlons pas des choses vues à la télé ou entendues ou lues la mort d’un grand poète à la guitare aux vers de mirlitons tontine annoncée par un président inculte un politique donc autant dire un fumiste un lecteur d’arlequins. Aussi je me souviens que Musil disait de ces gens là (les politiques) qu’ils étaient des domestiques (de la nation mon cul) trop bien payés. Il fit de la bêtise un texte humanitaire enfin dans le bon sens. Mais j’ai abandonné mes taupes mes rongeuses. Vous pensiez il se croit au dessus de nous tous. Oh non vous vous trompez. Je me tiens au dessous. Mes dents rongent le sol creusent dans les possibles. Avec mes doigts aussi. Mes ongles, sont bordés d’un noir couleur pirate. On les fixe souvent même quand je les cache. C’est un original pensez vous. Je creuse hé oui c’est ça, je creuse la surface. Encore un coq à l’âne au hasard Balthazar. Ses mouches de naseaux sont comme ses étoiles lui sont un plain chant. Un bourdon de lumière. J’aime bien les images mes mots les dessinent. Je veux faire aimer mes images. Mes taupes bien sûr les miennes chacune sont tout aussi bien tramway brosse à dents poissons oléoduc ostracon ostracode et ce qu’elles entendent. Mes taupes ne sont pas messagères de paix ni de guerre d’ailleurs ni de quoi que ce soit d’édifiant ou d’idéologique elles passent traversent et leur poil leur fourrure ne se redresse pas mais crépite transpire. Oh c’est vraiment très beau ce que vous dites-là il ne faut pas chercher à comprendre c’est beau me dit un jour une mémé sentimentale très âgée et qui ne manqua pas de dire à l’assemblée qu’elle écrivait aussi sur sa jeunesse morte. Sa poésie devait ressembler à sa canne. Je lui fis compliment malgré tout et tout le tremblement. Sa canne avait le tremblement tranquille et mesuré d’un lac au bord du ciel. Je dis au bord du ciel à cause de son âge au bord de l’échéance. Bon voila que je fais de la littérature. Est-ce la vieille taupe qui me dés-inspire et pas pour le meilleur ? Une année à venir ou passée ou peut-être bien celle-ci cette année. Ou bien disons ce jour où je vous parle cet instant présent je fis la connaissance de. Mais vous connaissez bien ce. Vous lisez me lisez par-dessus votre épaule et je sens le souffle sur ma nuque. Quelqu’un s’approcha de moi vraiment tout près tout près et me cueillit ainsi qu’on cueille un pissenlit. Bon j’ai beau chercher à dire rien ne vient qui vaille. Taupe je suis infiltré dans ce gang de mots que vous lisez ou que vous écoutez quand je parle à un auditoire quand je lâche mes taupes. J’ai dis au masculin infiltré bien que taupe qui est féminin… Je vous fais remarquer. Et puis non pas la peine. Un jour un autre jour un peut-être à venir j’ai tant de galeries à creuser tant à fouir de terre tant d’asticots à écouter mâcher se re-rêver larves astrales grogs célestes et rien que cet œil joyeux en face qui m’écoute écoute mes images qui aime les taupes pour y voir moins noir dans cette nuit qui vient vers vous par le poème avec son Amicale des Taupes en douce que je vous envoie par la voix par le geste à untel une telle pris dans mes lunettes et si je vous ennuie si je. Et puis ma voix un verre sur les mots. Plus rien à dire après mes vers plus rien de mots à ajouter par la parole quelque chose car quelqu’un se lève ce quelqu’un c’est moi. Qui moi. On m’apostrophe vous oui vous expliquez nous. Mais que me voulez vous à moi j’ai écouté c’est tout ce que j’ai lu et entendu et vu d’autres images. N’aurai-je mérité de me taire ayant dit adressez vous plutôt à ces poèmes miens paraît-il de quel droit répondrai-je pour eux. Laissez-moi approcher du buffet poétique. Vertes picholines mes olives chéries comme je vous lorgnais. Comme vous m’écoutiez.

 

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