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Article publié le 22 septembre 2013. oOo Petites et farouches avec un grand châle des fillettes. La corde aux genoux et la potence des passants dans les yeux. Des fillettes pleines de mollets aux joues. De charnus angélismes couleur souricières. Les passants-potence les pendent mourants. Fillettes sautent-menues et ruisseau de la route pisseuses en crue. Et leurs genoux d’inondation ouverts sur la rue basse. Odeur dissipation venue des longs trottoirs qui nattent leurs cordages de pas sautillants. Excitation-fracas les croque comme chat comme port les souris et les ballots à quai prêts au déchargement et la bande des joies féroces à les voir. Petites pentes raides nattées de chevrettes douces et corsées. Un grand châle de lait caillé agite l’air autour de leurs genoux finauds qui font trembler l’asphalte qu’elles précipicent. Le petit pot de beurre-galette-mot : « fillettes » est leur fumet corsé. Secrètes sont à l’endroit naissant où les paroles font venir l’image. Image-loup de c’est pour mieux la lire ici. Ce lit les mots. Tel chien langue-pendante saute entre leurs jambes tout en grossissant et noircissant tout rouge ses joyeux ébats.
…et ainsi il passerait sa vie à contempler un défilé de disparitions.
Vladimir Nabokov. |
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