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Nº 86 - janvier 2014 - Les auteurs les plus lus en 2013
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 Article publié le 1er janvier 2014.

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D’aucuns se sont pris à rêver que l’édition, comme moteur des ambitions démesurées, devait être, sous peine de nullité, un service public, voire un employeur d’écrivains salariés. Ce songe ébloui n’a pas même la saveur d’une bonne blague. En réalité, puisque nous y voilà, l’édition suit le même chemin que toutes les autres activités commerciales : elle produit le plus possible, quitte à beaucoup jeter (ce qui ne se vend pas) et même à risquer la surproduction dont on dit qu’elle est un danger de faillite.

Mais plus réelle encore est l’existence de l’écrivain. Bon ou mauvais, il demeure soumis à l’approbation des foules et si le lever de rideau peut sembler quelquefois mirobolant, il ne retombe jamais sans une sanction qui, elle, n’est pas discutable. On peut s’en plaindre, mais elle n’est pas un bon sujet de conversation entre l’auteur et le lecteur, que celui-ci ait applaudi ou au contraire se soit livré aux manifestations ordinaires ou extraordinaires de son mépris ou de son indifférence.

Autant le lecteur, qui choisit ses auteurs, prend peu de risques de se tromper, autant l’auteur, qui n’a pas le choix, prend celui de la critique ou pire de son contraire.

Depuis près de dix ans, la RAL,M a publié des centaines d’auteurs et des milliers de textes dont beaucoup de livres complets. Forcément, un peloton s’est détaché. Mis à part ses créateurs, Valérie Constantin et Patrick Cintas qui bénéficient de l’avantage de la curiosité qu’on accorde naturellement aux propriétaires, quelques auteurs ont perduré. D’autres ont lâché prise, certains pour longtemps. Beaucoup d’autres n’ont fait que passer. Certains ont même totalement disparu. Enfin, quelques-uns hésitent à se lancer dans la publication online, par manque de souffle, ou de générosité, ou tout simplement parce que ce genre de publicité ne les intéresse pas.

Ce sont les statistiques qui déterminent l’audience d’un auteur. À quoi répondent-elles, nous ne le savons pas vraiment. Suite à un calcul de « popularité » dont la démonstration échappe au novice, une liste somme toute modeste se détache nettement de tout ce qui suit. Voilà ce qu’il en est en cette fin d’année 2013 :

Cécilia Ambu

Cécilia Ambu, qui nous a hélas quittés, a entièrement créé son livre intitulé Affectivité nourrie dans la RAL,M, mois après mois.

« Difficile d’imaginer une vie sans angoisses surtout lorsque notre parcours existentiel n’a été que douleur et tristesse. Oui, mes racines les plus profondes sont tristes, comme un état d’âme, et mon cœur s’est arrêté. Peut- être que sereinement, ce dernier pourrait réapprendre à battre, petit à petit, pour moins d’anesthésie sentimentale. Ce sentiment, pour soi, pour l’autre, et sûrement enfoui, caché, détaché, comme s’il n’avait jamais existé. Sans cette paralysie sentimentale, je pourrais éprouver des émotions et sortir de cette indifférence, une forme d’insensibilité où l’autre, les objets et soi- même deviennent presque insignifiants et dénués d’intérêt. Ce fameux intérêt qui fait que l’on existe, que l’on ressent, que l’on a envie de vivre : mon cœur se révèlerait, une nouvelle vie ; peut- être qu’il pourrait même frémir : s’aimer soi- même, aimer l’autre… surtout s’aimer soi- même… » écrit-elle dans un de ses textes les plus poignants.

Affectivité nourrie est publié par Le chasseur abstrait. Et la RAL,M, en attendant une publication papier, met en ligne quelques inédits où prennent racine d’autres ouvrages qu’il faudra maintenant imaginer sans elle.

 [Dans la RAL,M]

 [Chez Le chasseur abstrait]
 
Gilbert Bourson

Une édition des œuvres complètes de Gilbert Bourson est en cours. Le lecteur peut déjà mesurer l’ampleur de son travail en poésie avec Poésies, 450 pages grand format publiées par Le chasseur abstrait. Suivront un Proses, non moins poétique et conséquent, et un Fictions, dont l’étonnante Pluie publiée aussi en solo par le même éditeur.

Une visite de l’espace de Gilbert Bourson dans la RAL,M donnera mieux qu’une idée du souffle et de la générosité de cet auteur qui fut pendant longtemps un homme de théâtre apprécié du public et de ses pairs, car il a compté. Aujourd’hui, c’est en écrivain qu’il se propose, à la fois poète et narrateur, ne ménageant pas son lecteur qui le retrouve chaque semaine dans ses Propos et portraits à vue de perdix. Impossible de savoir s’il faut mettre une majuscule à Perdrix. On en serait tenté, tant le rire de cet oiseau rare porte fort (peut-être pas haut, dit Ovide, car la perdrix se méfie des hauteurs à cause de Dédale...)

Signalons, à l’attention des amateurs de théâtre, que la RAL,M a publié la version sonore intégrale des Noces d’Hérodiade de Stéphane Mallarmé - Mystère et que Le chasseur abstrait en a publié la conduite, précieux document qui servit à sa représentation devant le public.

 [Dans la RAL,M]

 [Chez Le chasseur abstrait]
 
Patrick Cintas

Aux commandes depuis dix ans d’un appareil éditorial indépendant et autonome, agitateur certes mais certainement pas agité, et surtout pas du bocal, Patrick Cintas organise la RAL,M et répond, tant que faire se peut, au courrier à la fois des lecteurs et des auteurs. Et quand il a un peu de temps, il écrit.

Son site personnel est une expérience éditoriale. Il y « travaille [son] texte » dans le cadre d’une « hyperédition ...encore que le terme d’édition peut prêter à confusion. En ces temps de vanité mise au service de la paresse, il est toujours un peu pédant celui qui s’efforce de paraître alors qu’on ne lui a rien demandé. Le Make It Yourself a tendance à devenir la règle Number One des apparitions publiques envisagées par le créatif qui, à défaut de création, s’en tient plutôt aux souffles courts de son vampirisme. Je veux croire qu’il n’en est rien en ce qui me concerne et que, sous couvert d’un passe-temps expansif sans solution d’énergie autre que celle qu’il me coûte, tout ceci, à défaut de sens, n’en est pas moins entendu. »

On est averti d’emblée : « J’appartiens à cette multitude d’écrivains sans doute pas toute nouvelle, mais que le Web révèle dans toute son insatiable ampleur. Rien à voir, donc, avec l’élite choisie par les institutions et leurs amicales. »

 [Dans la RAL,M]

 [Chez Le chasseur abstrait]

 [Son site expérimental]
 
Valérie Constantin

Sans elle, et sans son travail d’éditrice, de conseillère, de prote, d’illustratrice (à titre gracieux, rien que pour « améliorer » l’aspect du livre), la RAL,M ni Le chasseur abstrait n’aurait atteint ce niveau de diffusion et de contenu.

Son site personnel donnera une idée partielle, certes, mais achevée, du travail plastique qu’elle a entrepris. À propos de Bruits, la RAL,M écrit : « Une fois passé ce chapitre commun à nos existences approximatives et éphémères, c’est l’œil qui s’approche des visages pour en concevoir les portraits. Visages non dénaturés, car ils conservent leur regard et l’expression figée par l’arrêt sur image. Et comme chez Gauguin les murs sont habités par les rêves et les pensées, d’autres figures moins bavardes emportent ces visages dans un monde qui leur transmet ses vertiges ou ses joies, selon la couleur dominante ou les aléas de la composition. Le peintre ne peut aller plus loin. Il s’arrête là où l’écrivain continue d’explorer ce qui n’a plus d’importance plastique. On a l’impression d’une invitation à appronfondir ce que l’art ne peut par nature que caresser entre le regard et le support. La démarche est purement moderne, débarrassée des effets narratifs et dramatiques que la peinture emprunte trop souvent à la littérature et au théâtre. Pas facile de s’en tenir à cette sérénité crispée. C’est pourtant ce que conçoit et réalise Valérie Constantin. »

En ce moment, elle anime un atelier de création plastique à la Maison des Jeunes de Villefranche-du-Lauragais. Faites-y un tour pour vous rendre compte de sa capacité à communiquer sa passion et son savoir-faire.

 [Dans la RAL,M]

 [Site officiel]
 
Jean-Michel Guyot

L’écrivain même. Avec lui, les limites de la poésie, de la narration et de l’essai s’effacent au profit d’une pensée qui chemine depuis quelques années maintenant dans les pages de la RAL,M.

« J’aurai écrit pour rejoindre les autres, avec souvent l’espoir de changer un peu la donne, avec l’ambition de dévier le malheur vers des eaux plus claires, » écrit-il. Mais ce n’est pas là un cache-misère comme en conçoivent les auteurs de peu de foi. Jean-Michel Guyot est d’une autre race : « ...impuissance de toute littérature, le dégoût qu’elle inspire, et dans le même temps la nécessité d’écrire et de travailler... » Ainsi, les semaines de la RAL,M sont bien remplies par cet écrivain inépuisable et peu soucieux de paraître et de tirer profit de ces apparitions qui semblent tellement obséder ses contemporains. S’il y a une leçon à tirer de cette prodigieuse coulée verbale et de ce qu’elle réussit à former dans l’espace de la pensée, c’est que l’autre est un ami. On ne peut pas mieux explorer l’inconnu, infiniment, et avec moins de talent.

« Le malheur est coriace. Il est vrai qu’il a de nombreux alliés et qu’il sait trouver des appuis jusque chez ceux et celles qu’il tourmente... »

 [Dans la RAL,M]

 [Chez Le chasseur abstrait]
 
Françoise Hán

Françoise Hán n’a certes pas besoin de la RAL,M pour se faire connaître ! Mais elle a songé à lui faire un cadeau précieux : un livre, comme on dit aujourd’hui, numérique, florilège de poésie et d’essai qui fait le tour de son domaine.

« Devant la porte, le frisson, le désir dans l’interrogation. Mais non le désespoir, à cause de cette communication de l’homme avec le monde, » écrit-elle à propos de l’idéogramme. « Le Chinois a le génie du signe. » Et elle donc ! En avant texte : « Écrire, de tout notre corps, et que tout soit présent. Aussi les délabrements. Le fracas fossile des pans d’univers effondrés, avec leur géométrie, leurs calculs, leurs emblèmes, les folles espérances et les rêves dont nous n’avions pas les clés. Joyeusement descendent vers nous, par les couloirs d’avalanche, les neiges étincelantes. Leur boule salie grossit de la terre enlevée, des arbres déracinés. Le grondement emplit les vallées. Dans ce bruit, nous nageons, les abysses en-dessous. »

Il en est ainsi des vrais poètes : il suffit d’en glaner les surfaces et c’est toute une profondeur qui s’annonce et bientôt envahit notre existence. Pensez-y, sans oublier que le poète arabe descend dans la rue pour écouter des jarchas, point d’orgue de ses voyages dans l’au-delà des signes.

 [Dans la RAL,M]
 
Pascal Leray

Les géants n’ont jamais pied. Depuis quelques temps déjà, Pascal Leray n’y va pas de main morte : pas un trimestre de la RAL,M sans au moins un roman ! Et intégral avec ça ! Et pas seulement... Car tous ces romans forment un tout qu’on pourrait appeler la Chronique de l’Œgmur. Cet étrange hôpital est le centre du plus vaste roman que la RAL,M abrite sous son aile cette fois agitée par autre chose que le vent qui passe.

« La réalité était l’objet de ce roman énigmatique. Il a cherché à comprendre ce qu’était cette chose pour tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, paraissaient la posséder : religieux, militants politiques, professeurs, simples quidams sûrs de leur fait... » Le chasseur abstrait a publié il y a quelques années ce Sens des réalités qui ne cesse depuis de prendre de l’ampleur. Et plus il s’accroît, plus il devient évident que Pascal Leray est un des meilleurs romanciers de notre temps. Tout ceci sans jamais faiblir un seul instant, du moins de ce côté-ci l’œuvre, et sans jamais manquer de cette générosité sans laquelle une revue, hors ou en ligne, n’a plus d’existence que son rêve d’en être une. « J’ai appris qu’au fond, rien ne nous permettait d’échapper au sort. Je n’étais pas libre. J’en ai eu une autre preuve quand je me suis fait renverser par une voiture, deux jours plus tard. Et j’en suis mort, tout de même ! »

Mais la portée de Pascal Leray ne s’arrête pas au roman. Poète, musicien, plasticien, il peut tout envisager et toujours avec une ampleur qui laisse coi. « Mais j’ai la preuve que j’existe, je ne la lâcherai pas. Mes amis sont venus jouer hier, ils sont repartis ensuite. Ils ont emporté avec eux un million de créations. Ils ont laissé mon corps, me disant : Non, nous n’en voulons pas. »

 [Dans la RAL,M]

 [Chez Le chasseur abstrait]
 
Benoît Pivert

Des dizaines d’articles que ce professeur a publié dans la RAL,M, ressort cette rare faculté à la fois de transmettre les données les plus vivantes de la connaissance de la littérature et celle non moins pratique d’activer la curiosité dès les premiers mots.

« C’est alors que j’ai compris que l’adulte que je suis aujourd’hui avait trahi l’adolescent d’hier qui, lorsqu’on lui demandait dans ses dissertations à quoi servait la littérature, répondait sagement - et sincèrement - "à s’ouvrir au monde, à marcher hors des sentiers battus, à découvrir ce qui est autre." Aujourd’hui - à quoi bon me le dissimuler ? - la littérature ne me sert plus guère qu’à entretenir ma propre souffrance, à la conforter, à la nourrir. Si je suis sensible au pessimisme du héros de Huysmans qui envisage invariablement le fiasco de toute entreprise, c’est pour mieux cultiver mon propre masochisme. Je suis en proie au démon de l’égocentrisme et de l’incuriosité. Je ne demande plus à la littérature de me décentrer, de me séduire, de m’éloigner de moi-même mais de m’y ramener. J’ai envie qu’elle me dise inlassablement que tout est toujours perdu d’avance et que toutes les routes sont des déroutes. Je ne suis pas prêt à plonger au fond du gouffre pour trouver du nouveau, je préfère me tenir au bord du précipice. »

Ce signe patent d’honnêteté intellectuelle exercera longtemps son influence sur ceux qui prennent le temps, et il(s) ne manque(nt) pas, de suivre Benoît Pivert dans ses pérégrinations moins critiques que révélatrices.

 [Dans la RAL,M]

 [Chez Le chasseur abstrait]
 
Stéphane Pucheu

Stéphane Pucheu est un inventeur. On aura soin de le prendre d’abord pour un stoïque globe-trotter, voyageur infatigable. Son acharnement minimaliste peut irriter, mais il ne déçoit pas.

« Les formes narratives sont vouées à se transformer, sans qu’il soit possible de prévoir la validité de leur durée. » Sur ce constat ni amer ni doux, qui est ce qu’il est, cet auteur à la fois prolifique et concis est en train de construire une littérature, sa littérature. Les titres de ses nombreux essais parus dans la RAL,M suffiraient presque à faire le tour de sa pensée et de son art. Le lecteur impatient s’y reportera toutefois, non point pour juger d’un style, mais d’une intention. S’il fallait en retenir un, pourquoi pas « La littérature, ultime aventure ? » qui pourrait très bien se formuler autrement dans le passage de l’essai à la narration : « L’aventure, dernière littérature ! »

« La guerre, visiblement, ne nous enseigne rien. Et de penser à deux trajectoires et non des moindres, celles d’Arthur Rimbaud et de Henri de Montherlant. Le jeune poète, doté d’une précocité inouïe, produit en quelques années une œuvre inédite, avant de partir pour d’autres aventures, dans le trafic d’armes... L’aristocrate solitaire, soldat de la Grande guerre, consacre toute son énergie vitale, après la débâcle de 1940, à la conquête féminine et à la littérature... Quant à monsieur Laclos, il aimait également la recherche militaire puisqu’il participe à l’invention de l’obus et à l’élaboration de fortifications d’un type nouveau... » Ainsi va la vie et ce sont ces achoppements que Stéphane Pucheu se plaît à mettre en évidence.

 [Dans la RAL,M]

 [Chez Le chasseur abstrait]

 

Bientôt dans le T&P 86
Versions papier et numérique

 

Je vais sans doute en choquer plus d’un, mais il me semble que l’éditeur est autrement important que l’auteur lui-même. « Ah ça non ! s’écrie l’auteur. Sans auteur, pas d’éditeur ! » Et bien c’est faux. Un éditeur peut exister sans auteur. À la condition d’être lui-même auteur de ce qu’il édite. Ce qui ne fait pas de lui un auteur, si l’on en croit les disciples d’Électre, déesse du livre, ou muse de ses pages, je ne sais plus. En effet, l’autoédition n’a pas bonne presse auprès des professionnels du livre. Il me semble même que le débat est clos. Sur quoi s’est-il clos, je n’en sais rien...

Tout ceci n’est pas bien sérieux.

Par contre, il est évident que sans auteur, une revue n’a pas d’existence, quand bien même elle se vouerait à l’autoédition proscrite par les électriciens. Car ici, ce n’est pas l’auteur qui est le bienvenu, mais ce qu’il représente en fonction des autres auteurs bienvenus, invités et imposés inclus. Autant un auteur, éditeur de ses œuvres, peut constituer, par définition, une collection à lui seul, autant il paraît inconcevable qu’une revue prétende à la vie sans un nombre calculé ou laissé au hasard d’auteurs finalement poussés dans le même coin du ring pour recevoir la même pâtée ou s’en tirer à l’aise.

Merci donc à ceux qui écrivent pour empêcher les autres d’écrire et bonne année à tous les autres.

Patrick Cintas

 

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